Salon de l'Agriculture: son président souhaite qu'Emmanuel Macron "rassure les agriculteurs"

Emmanuel Macron est arrivé sur place au Salon de l'Agriculture ce samedi afin d'inaugurer la 61e éditiion. Une arrivée attendue, tant celle de l'année dernière avait été chaotique, en plein épisode de colère agricole. Malgré l'adoption de la loi d'orientation agricole, les revendications n'ont pour autant pas disparu. Jérôme Despey, président du Salon, enjoint sur RMC le chef de l'État à "rassurer les agriculteurs", au regard notamment du "contexte international".
Y-a-t-il une crainte de nouveaux heurts? Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques. Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier. Jérôme Despey "ne souhaite pas" d'incidents.
"Un lieu où on peut discuter"
"Il y a une colère qui s'exprime, je suis moi même agriculteur, il faut que le salon soit ce lieu d'échanges, de confrontations d'idées, où on peut discuter. On peut ne pas être d'accord mais il faut - c'est mon rôle - faire en sorte d'assurer cette sécurité des visiteurs et exposants et aussi le respect des politiques", expose-t-il au micro d'Anaïs Matin.
L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, selon l'AFP, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.
Les agriculteurs circonspects sur la loi d'orientation agricole
Un an après la colère agricole et la récente adoption de la loi d'orientation agricole, les renvendications sont toujours vivaces, la preuve avec les témoignages de plusieurs agriculteurs recueillis par RMC: "C'est de nous laisser travailler sans nous rajouter en permanence de l'administratif, c'est surtout ça, il y a un ras-le-bol", explique Romain, à la tête d'une exploitation de vaches laitières.
D'autres sont circonspects à propos de la loi: "C'est comme toujours, sur le papier il y a beaucoup d'idées, c'est toujours très beau et on a plein d'espoirs mais souvent, on est quand même décus, au final", regrette Kévin Laborde, exploitant dans les Landes.
Une prudence également affichée par le président du Salon Jérôme Despey. "La loi était attendue depuis 3 ans, pour permettre de faire en sorte que l'agriculture soit d'intérêt général majeur et de préserver notre souveraineté alimentaire", dit-il, se félicitant d'une "concrétisation, enfin avant le salon". Toutefois, "il va falloir traduire par une mise en oeuvre concrète."
Le président de la République est aussi attendu sur l'international, comme l'Ukraine, le Mercosur, la Chine, les Etats-Unis, énumère Jérôme Despey. "Emmanuel Macron doit rassurer les agriculteurs" notamment sur ces enjeux, pointe-t-il.
"Les politiques sont les bienvenus mais..."
Au-delà de la déambulation du chef de l'Etat, une bonne partie de classe politique est attendue au Salon de l'Agriculture. Pour autant, petit changement cette année. Est octroyé aux politiques une seule "visite protocolaire", c'est-à-dire qui bénéficie de l'accompagnement et de la sécurité des organisateurs. "25 personnes par délégation et pas de tractage", détaille Jérôme Despey.
Pour autant, rien n'empêche les politiques de venir à plusieurs reprises, comme c'est prévu pour Jordan Bardella ou Michel Barnier, même si le président leur demande de "jouer le jeu". En tout cas, une deuxième visite ne saurait être "protocolaire", selon lui.
"Je ne veux plus voir ce que j'ai vu l'année dernière, à savoir des visiteurs bloqués devant la porte du salon et des halls fermés pour que les politiques puissent déambuler. Le salon est privé, les politiques sont les bienvenus mais on demande un minimum de respect pour ne pas entraver les visiteurs", cadre son président. Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur place pour les neufs jours du Salon.