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Salon de l'Agriculture 2025: "Nous laisser travailler sans nous rajouter des normes"

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La 61e édition du Salon international de l'agriculture ouvre ses portes ce samedi. Emmanuel Macron est attendu sur place pour l'inauguration et est attendu au tourant, après une arrivée chaotique, l'année dernière. Malgré la récente adoption de la loi de programmation agricole, les attentes et interrogations des agriculteurs persistent.

Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré ce samedi 22 février à Paris par Emmanuel Macron, à 9h. Le chef de l'État est attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier. L'entourage du président lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

Dans les allées du salon les agriculteurs sont fin prêt. Tous ont en tête les événements de l'année passée et souhaitent que cela  ne se repoduise pas, comme Lucas, éléveur de bovins: "Le salon doit bien se dérouler, il n'y a pas de soucis, il y a d'autres moments pour se faire entendre, je pense", assure-t-il auprès de RMC. Mais les attentes du monde agricoles restent pressantes.

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"Nous laisser travailler sans nous rajouter des normes"

Romain, à la tête d'une exploitation de vache laitière, denonce des normes toujours plus étouffantes: "C'est de nous laisser travailler sans nous rajouter en permanence de l'administratif, c'est surtout ça, il y a un ras-le-bol."

"On veut pouvoir voir notre avenir sereinement et pas au jour le jour, avec l'inquiétude de savoir à quel moment on va être crucifiés, soit par la banque, soit par les impôts ou la MSA", pointe Kévin Labrode, exploitant dans les Landes.

Et l'adoption de loi d'orientation agricole ne le rassure pas forcément: "C'est comme toujours, sur le papier il y a beaucoup d'idées, c'est toujours très beau et on a plein d'espoirs mais souvent, on est quand même décus, au final", regrette-t-il.

"Le président sera très probablement pris à parti"

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux. Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit auprès de l'AFP Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Ces agriculteurs veulent en tout cas profiter de ces dix jours pour mettre en vant leur profession et oublier, un temps, la politique. Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09h00.

Grégoire Morelli avec Léo Manson