Ségolène Royal s'adresse au "peuple" et prône la "résistance"

Ségolène Royal, candidate aux primaires du Parti socialiste, a prononcé jeudi un discours marqué par une volonté de renouer avec la tradition historique du PS, lors d'un déplacement à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais. /Photo prise le 8 janvier 2011/ - -
BULLY-LES-MINES, Pas-de-Calais (Reuters) - Ségolène Royal, candidate aux primaires du Parti socialiste, a prononcé jeudi un discours marqué par une volonté de renouer avec la tradition historique du PS, lors d'un déplacement à Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais.
Invitée pour la journée par François Lemaire, le maire PS de la ville, l'ex-candidate à la présidentielle a ainsi loué les valeurs ouvrières du bassin minier et sa "population de travail, d'engagement, de solidarité".
Bully-les-Mines n'est situé qu'à une cinquantaine de kilomètres de Lille, le fief de Martine Aubry, la première secrétaire du PS, et à une vingtaine de kilomètres d'Hénin-Beaumont, où Marine Le Pen, aujourd'hui présidente du Front national, a été candidate lors de plusieurs scrutins ces dernières années.
Comme elle l'avait annoncé, Ségolène Royal s'est efforcée, dans un discours d'une demi-heure, de renouer avec l'électorat "historique" de la gauche.
La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a ainsi salué la "région ouvrière où s'enracine l'histoire du socialisme".
Elle a déclaré avoir "l'espérance d'une société différente" qui placerait "le peuple dans sa dignité au centre de l'action publique".
Dans son discours, prononcé dans le complexe sportif Pierre Mauroy (du nom de l'ancien maire socialiste de Lille), elle a regretté la marginalisation des ouvriers et des classes populaires et a souhaité revenir "aux fondamentaux de la démocratie: le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple".
"Jamais le peuple n'a été autant ignoré, abandonné, méprisé", a-t-elle affirmé.
Ebauchant un programme de candidate à la présidence de la République, elle a affirmé, entre autres, sa volonté de redonner "la retraite à ceux qui ont travaillé dur", d'interdire les "licenciements boursiers" et d'obliger les entreprises qui délocalisent à rembourser les aides publiques qu'elles auraient reçues.
En attendant les primaires du PS prévues à l'automne, elle a demandé à ses partisans de ne pas "subir": "Je fais le voeu que l'année 2011 soit une année de résistance", a-t-elle dit.
Abandonnant le thème de la fraternité qui avait animé sa campagne présidentielle en 2007, elle s'est dite " touchée de voir les deux valeurs sur lesquelles nous devons refonder notre république: la solidarité et la résistance".
Marie Giffard, édité par Marc Angrand