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Séisme au Népal: l'inquiétude des familles françaises

Alors que les recherches se poursuivent au Népal, où un tremblement de terre a fait plus de 3.700 victimes, le Quai d'Orsay est toujours sans nouvelles de 669 Français. Pour les familles de ces portés disparus, l'angoisse est vive.

Le Népal compte ses morts. Après le séisme dévastateur qui a frappé le pays samedi, les autorités népalaises ont publié un nouveau bilan du drame. Le tremblement de terre a fait "3.700 morts et plus de 6.500 personnes sont blessées", a déclaré Rameshwor Dangal, chef du service de gestion des catastrophes au ministère de l'Intérieur. Mais le bilan est susceptible de s'alourdir encore notamment car certains touristes n'ont pas signalés leur départ sur place.

"On est sur le qui-vive"

Ainsi, le ministère des Affaires étrangères français a fait savoir ce dimanche que la France était toujours à la recherche de 669 personnes. La raison? Tous les Français présents sur place ne se sont pas forcément signalés auprès des autorités et il est donc difficile d'estimer précisément leur nombre. RMC a recueilli le témoignage de familles, inquiètes de ne pas connaître le sort de leur proche. C'est par exemple le cas de Philippe Quinqueneau qui n'a aucune nouvelle de sa fille, Rachel, partie avec son petit ami Nicolas pour un trek de 80 kilomètres autour de l'Everest. Ils sont censés arriver au refuge du Mont Annapurna, à 5 600 mètres, ce lundi.

"La dernière nouvelle que l'on a, c'est un message envoyé par Nicolas à sa sœur pour lui dire qu'il partait d'un refuge à 4 200 mètres. C'était trois heures avant le tremblement de terre...Depuis, l'attente est longue… On est sur le qui-vive", explique-t-il, anxieux. Et d'ajouter: "On a appelé des associations de randonnée au Népal pour savoir s'ils n'étaient pas passés chez eux. Mais rien… On ne sait pas s'il y a eu des avalanches, des éboulements ou si une route n'a pas lâché… Mais il faut absolument rester positif et se dire qu'ils sont passés à côté".

"Ça fait peur"

Jeanne Elis est, elle aussi, sans nouvelles de son fils Kevin, 32 ans. Son dernier message remonte à mercredi dernier à midi juste avant qu'il ne parte pour la première fois faire un trek d'une semaine sans réseau et sans électricité autour de la montagne du Dhaulagiri, une zone a priori moins touchée que l'Everest ou Katmandu. Mais, elle est tout de même très craintive.

"Il nous avait averti qu'il n'y avait pas de réseau et que ce n'était pas la peine d'essayer de l'appeler. Mais c'était avant le séisme…," souligne-t-elle. Et d'essayer de se rassurer: "Je regarde les cartes sur internet. Apparemment, c'est moins touché que Katmandou". Pour la famille de Kevin, l'attente risque d'être longue car "il n'était pas répertorié puisqu'il est parti faire un trek sauvage". Or, "chaque jour, les autorités népalaises rajoutent des morts, ça fait peur".

"Qu'on ait un petit signe…"

Patrick Fargeas est le père de Matthias, un guide de haute-montagne de 22 ans originaire de la Vienne et parti depuis le début du mois au Népal. Il y a quelques jours, son fils l'avertissait qu'il quittait le camp de base de l'Everest pour redescendre. "J'ai essayé de le contacter samedi, sans réponse. Mais j'ai eu dimanche matin un accusé de réception de ce message. J'ai essayé de le rappeler mais ça ne passait pas de nouveau", témoigne-t-il.

Un accusé de réception synonyme d'espoir pour cette famille: "Cela veut dire que le portable marche, qu'il n'est pas écrasé quelque part. On appelle donc la cellule de crise pour essayer d'avoir des nouvelles. On attend aussi que les portables passent pour qu'on ait un petit signe…". Pour l'heure, en ce lundi matin, aucune victime française n'a été identifiée. En revanche, le numéro d'urgence de la cellule de crise du Quai d'Orsay a été pris d'assaut: plus de 10.000 appels ont été enregistrés.

La rédaction