Accusations contre l’Abbé Pierre: une association dénonce "la suite logique quand on adule quelqu’un"

"Une icône déchue". Dix-sept ans après sa mort en 2007, l'Abbé Pierre, longtemps personnalité préférée des Français pour son combat contre la pauvreté et pour le droit au logement, est accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes dont l'une était mineure au moment des faits.
Une nouvelle affaire de mœurs qui secoue l'église catholique: "C'est un cataclysme", se désole ce jeudi sur RMC et RMC Story François Devaux, ancien président de "La Parole Libérée", association créée par les victimes d'un aumônier du diocèse de Lyon Bernard Preynat.
"Quand on est dans l'incarnation de Dieu, on est le pouvoir absolu"
Pour autant il ne se dit pas surpris: "C'est les suites logiques quand on adule quelqu'un. Quand on est dans l'incarnation de Dieu, on est le pouvoir absolu", assure-t-il estimant que les recommandations de la Ciase, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, ne sont pas appliquées: "C'est une trahison du principe de réparation et on ne répare pas l'esprit qu'on a tué par de l'argent, ça ne suffit pas. L'église catholique sait ça mieux que personne".
"Aucune des recommandations n'est appliquée efficacement et cela fait pourtant déjà 3 ans. Sans réforme, cela continuera ds cette non-transparence", ajoute François Devaux.
"Il n'a plus rien à faire dans l'Eglise"
"L'Abbé Pierre, c'était mon Che Guevara, je connais son discours par cœur", se désole de son côté Franck. "Ce monsieur a eu la légion d'honneur, il faut qu'il soit déchu de cette légion. Et il n'a plus rien à faire dans l'Eglise, il doit être banni", ajoute-t-il.
D'après un rapport indépendant commandé par Emmaüs et la Fondation Abbé-Pierre, et dévoilé mercredi, le religieux est accusé d'attouchements, de baisers forcés, par ces femmes dont l'une était mineure au moment des faits, qui s'étalent de la fin des années 1970 à 2005. Un appel à de potentiels nouveaux témoignages a été lancé et une cellule créée.
Dans un message posté sur X dans la foulée des révélations, l'Eglise catholique a exprimé sa "douleur" et sa "honte".