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Affaire Depardieu: une "contre-tribune" signée par 600 artistes pour "briser la loi du silence"

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Vendredi 29 décembre au soir, une "contre-tribune" a été publiée sur “Cerveaux non disponibles”, un blog hébergé par Mediapart. Ce texte, signé par plus de 600 artistes dont Médine ou la chanteuse Pomme, appelle "à briser la loi du silence”.

Dans cette nouvelle tribune, les signataires s’en prennent notamment à Emmanuel Macron, qui avait expliqué plus tôt que l’acteur rendait "fière la France".

“C’est autant de crachats à la figure des victimes”, est-il notamment écrit en réponse aux propos polémiques du président de la République, et c'est l'illustration parfaite du "monde d'avant qui refuse que les choses changent".

Le texte estime aussi qu'il est "impossible de faire comme si de rien n’était, en attendant 'que la justice fasse son travail'.

Des signataires se désolidarisent de la tribune en soutien à Depardieu

Du côté de la tribune initiale publiée en soutien à Gérard Depardieu, demandant de ne pas l'"effacer", plusieurs artistes expliquent ne pas avoir eu conscience de qui était à l’initiative du texte.

En l'occurrence, un comédien quasi-inconnu, éditorialiste au magazine ”Causeur” : Yannis Ezziadi, un proche de l'entourage du polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour.

Machine arrière toute pour Gérard Darmon, ou encore Carole Bouquet, ex-compagne de Gérard Depardieu. Sans renoncer au soutien de l’acteur, elle se dit “mal à l’aise” d’avoir signé le texte. Elle assure qu'elle ne savait pas qui était derrière cette tribune et dit “ne pas partager ses valeurs”.

Vendredi 29 décembre dans la soirée, la réalisatrice Nadine Trintignant a expliqué regretter d'avoir signé la tribune. "J'ignorais en signant cette tribune par qui elle était écrite", a expliqué Nadine Trintignant. "Je demande aux personnes que j'ai choquées de ne pas m'en vouloir de ma grave erreur".

Néanmoins, dans le journal Le Point, l'actrice a estimé que les propos de l'acteur en Corée du Nord n'étaient "pas du tout" choquants, même s'il est capable de dire des choses "grossières et vulgaires". Nadine Trintignant précise qu'elle avait signé le texte car elle est engagée "contre les lynchages médiatiques quels qu'ils soient".

GG, set et match : Gérard Depardieu est-il victime de lynchage ? - 29/12
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"S'attaquer à Gérard Depardieu, c'est aussi se faire dézinguer"

Invité de la Matinale WeekEnd sur RMC, le président de l'association Les Papillons, Laurent Boyer, était invité à parler de l'affaire Depardieu, notamment après avoir décidé de déchoir Pierre Richard de son titre d'ambassadeur de l'association.

Selon Laurent Boyer, s'il n'est pas reproché d'avoir une amitié avec l'acteur phare, Pierre Richard, en signant la tribune dans Le Figaro, a "donné un blanc-seing" à Gérard Depardieu.

"(...) Il a donné un blanc-seing à Gérard Depardieu suite notamment à ce que l'on a pu entendre et voir dans Complément d'Enquête. Notamment les propos sur cette petite fille, qui pour moi sont des propos pédophiles, lorsque Gérard Depardieu qui la regarde faire du cheval n'imagine que son clitoris sur la selle", décrit Laurent Boyer, président de l'association Les Papillons.

Laurent Boyer a par ailleurs décrit être la cible d'insultes et de menaces à la suite de sa prise de position sur l'affaire. "S'attaquer à Gérard Depardieu, c'est aussi se faire dézinguer", a-t-il dit.

Depuis trois jours, l'association reçoit des milliers de menaces, d'insultes, d'injures, de coups de téléphone malveillants… Le dézinguage, il est dans les deux sens", a déploré Laurent Boyer sur RMC.

Maryline Ottmann, Alexis Lalemant