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Agressions contre les forces de l'ordre: Nicolas Comte veut "des mesures fortes"

Des policiers à Paris lors du lancement de la police d'agglomération (illustration)

Des policiers à Paris lors du lancement de la police d'agglomération (illustration) - JOEL SAGET-AFP

En 2015, 84 agressions ont été commises par jour, en moyenne, contre les forces de l’ordre en 2015. Des agressions "de plus en plus violentes", a déploré Nicolas Comte du syndicat de policiers Unité SGP Police FO, ce mercredi sur RMC.

"C'est considérable". La barre des 30.000 agressions contre des policiers, des gendarmes, des pompiers a été franchie en 2015. Nicolas Comte, secrétaire général adjoint et porte-parole du syndicat de policiers Unité SGP Police Force ouvrière a déploré, ce mercredi sur RMC, cette "forte augmentation, quasiment de manière constante depuis au moins une dizaine d'années".

En tout, 30.663 faits de violences contre les forces de l'ordre ont été enregistrées l'année dernière, soit 84 agressions par jour en moyenne, selon le registre statistique du ministère de l’Intérieur. Et ces "agressions sont de plus en plus violentes", a commenté le policier sur notre antenne.

"Premières cibles dans les attaques terroristes"

"On est à la fois les premières cibles dans les attaques terroristes", a-t-il poursuivi. "Et à partir du moment où il a de plus de violences et de tensions dans la société, forcément, mes collègues sont en première ligne, quand ils sont sur la voie publique, quand ils travaillent à lutter contre ce phénomène".

"Ces agressions contre les policiers sont assez inquiétantes, et on attendrait des mesures fortes pour les faire reculer", a ajouté Nicolas Comte, comme "des réponses judiciaires qui soient systématiquement fortes". Au quotidien, "l'intégrité absolue des fonctionnaires doit être protégée. Lever la main sur un policier, cela doit être très grave et traité comme tel par les tribunaux", a-t-il ajouté.

"Quelqu'un qui s'en prend à un policier doit aller en prison"

Pour lui, la réponse des tribunaux doit être très ferme:

"Il faut qu'il y ait des condamnations. Que quelqu'un, qui s'en prend à un fonctionnaire de police, aille en prison. Et je dis bien: qu'il aille en prison. Pas uniquement qu'il ait des condamnations. Parce qu'aujourd'hui, on a des problématiques pas uniquement sur les condamnations de policiers, mais on a des problématiques d'exécution des peines. On peut avoir des peines de prison qui sont annoncées, qui ne sont pas exécutées. Pour pas que quelqu'un, par exemple, qui s'en prenne à un policier, puisse continuer à exercer son business en bas de son immeuble, avec un bracelet à la cheville".

Un projet de réforme pénale "dans le bon sens"

Le nouveau projet de réforme pénale, transmis fin décembre 2015 au Conseil d'Etat, semble traduire une nouvelle mise à l’écart de la justice. Parmi les mesures évoquées par le quotidien Le Monde début janvier, le principe d'une "irresponsabilité pénale" pour tout fonctionnaire de police ou gendarme qui "fait un usage de son arme pour mettre hors d'état de nuire une personne venant de commettre un ou plusieurs homicides volontaires".

"Pour l'instant (…), ce sont des mesures qui semblent aller dans le bon sens", a conclu Nicolas Comte.
C. P.