Antisémitisme: "Nous sommes intransigeants", assure le président de l'Université de Strasbourg

"Nous sommes intransigeants et nous accompagnerons tous les étudiants victimes", a affirmé ce mercredi sur RMC, dans Charles Matin, Michel Deneken, le président de l'Université de Strasbourg, alors que le Sénat a approuvé le même jour le lancement d'une mission d'information sur la "montée de l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur".
Trois étudiants agressés à Strasbourg en janvier
À Strasbourg, trois étudiants ont été agressés en janvier pour avoir collé des affiches sur les otages de Gaza. "Cinq personnes sont venues leur interdire et ils en sont venus aux coups", a expliqué Michel Deneken. Celui-ci a indiqué que l'université avait porté plainte et que des identifications étaient en cours, du fait de la présence des caméras de vidéosurveillance.
Le président de l'établissement, s'il reconnaît qu'il "y a une peur dans toute la société et que certaines personnes ne portent plus de signe religieux distinctif", tempère toutefois l'idée d'un milieu universitaire divisé sur la question palestinienne.
"On n'est pas à feu et à sang", assure Michel Deneken
"Sciences Po Paris a cristallisé tous les regards, mais ce n'est pas toute la France. 99% des cours se passent parfaitement. Il n'y a pas de guerre, on n'est pas à feu et à sang. Le campus n'est pas un lieu de pugilat", a-t-il assuré. "Nous avons organisé un débat avec les étudiants sur Gaza et cela s'est très bien passé".
Michel Deneken a taclé "l'instrumentalisation" du sujet par LFI et le RN. "On ne minimise pas les problèmes mais on demande à ce que la représentation nationale fasse un peu plus attention à leurs propos, car cela nous fragilise", a-t-il plaidé.
Une enquête du Sénat qui durera deux mois
Concernant l'enquête sénatoriale, les travaux de cette "mission flash" seront menés par deux rapporteurs, le centriste Pierre-Antoine Lévi et le radical Bernard Fialaire, a-t-il précisé après la réunion de la commission, qui a acté le lancement de la mission. Elle durera environ deux mois, rapporte l'AFP.
"Nous souhaitons connaître les chiffres dont dispose le ministère de l'Intérieur sur le sujet et voir comment les différentes directions d'université ou d'école appréhendent la question", a indiqué auprès de l'AFP Laurent Lafon, le président de la commission de la Culture et de l'éducation au Sénat, pour qui le sujet "semble largement dépasser le cadre de Sciences Po".
Accusations d'antisémitisme à Sciences Po
Le Sénat a auditionné ces derniers jours Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), instance de gouvernance de Sciences Po Paris.
L'école des élites est accusée de laisser prospérer l'antisémitisme sur fond de mobilisation étudiante, depuis l'occupation d'un amphithéâtre par des militants pro-palestiniens qui s'est soldée par des accusations d'antisémitisme de la part de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), ce que contestent les étudiants pro-Gaza.