Avortement: "Nous craignons que l'application de la loi sur le terrain pose problème"
"L'avortement n'est pas un droit fondamental", avait déclaré François Fillon lors d'un meeting en juin dernier. L'ancien Premier ministre y est "personnellement opposé". Alors qu'Alain Juppé appelle son rival à clarifier sa position sur le sujet, le favori à la primaire de la droite rétorque: "Est-ce qu'une seule fois j'ai pris une position contraire à l'avortement ?"
"Il ne peut pas revenir sur la loi Veil. Cette loi est bien ancrée", estime Marie-Laure Brival, gynécologue et ancienne présidente de l'Association nationale des centres d'IVG et de contraception (ANCIC).
Pour autant, elle n'est pas rassurée: "Ce sera beaucoup plus subtil compte tenu de ce qu'il nous présente dans une vision familialiste de sa politique. Ce serait plutôt l'application de la loi sur le terrain pourrait poser problème. Sans toucher à la loi, on peut rendre les aides aux associations plus difficiles et l'accès et l'offre plus complexe pour les femmes".
"Nous sommes particulièrement attentifs et inquiets"
"On craint que l'avortement ne soit plus pris en charge à 100%. Aujourd'hui tout est pris en charge", s'inquiète-t-elle aussi.
"Toutes les associations, les féministes, les personnes qui se battent pour un droit difficilement acquis ont cette inquiétude. Je pense que l'avortement est un sujet sensible qui demande une vigilance de tous les instants. Et compte tenu des propositions de François Fillon, on est particulièrement attentifs et inquiets", a-t-elle encore expliqué.