Burn-out parental, distanciation affective... 53% des parents se disent en état d'épuisement

Plus d’un parent sur deux se sent en état d’épuisement selon un sondage Opinionway pour la fondation Apprentis d'Auteuil publié ce mardi matin. 45 % des parents éprouvent l’envie de fuir, 44% de pleurer d’énervement, de fatigue, de dépassement. 56% affirment même perdre leur calme de manière régulière.
Les cernes sur le visage des parents trahissent leur état de fatigue, et forcément quand on leur demande comment ils vont: “Franchement fatiguée, pour être honnête, très fatiguée. On commence une tâche, on ne la finit pas, on a l’impression d’être un peu débordée. Mais ça va”, confie une maman.
“Le pire, c'est vraiment le manque de sommeil. Il faut arriver à garder son calme aussi devant un enfant. Quand on n'est pas habitué, c’est un peu compliqué”, témoigne un jeune papa.
“Même si on aime nos enfants plus que tout oui il faut un peu de repos et de calme. J’aimerais bien”, assure Marie, maman de deux enfants de 2 et 3 ans.
Marie rêverait d’une île déserte pour quelques jours. Selon l’étude, 44% des parents pleurent d’énervement, cette maman de deux enfants avoue en faire partie.
“Ca m’est déjà arrivé de pleurer parce que les deux n’arrêtent pas de crier, de pleurer, que ça ne s’arrête pas et que je me dis qu’est-ce que je fais pour que ça s’arrête?”, assure-t-elle.
Elle n’a pas vraiment de solutions pour les faire garder et prendre un peu de repos. Pourtant, c’est important de pouvoir demander de l'aide, explique Gilles Lesueur, responsable de la maison des familles. “Les parents ont besoin d’appui, ils ont besoin d’être rassurés. Bien souvent ils ont l’impression de mal faire, ils ont l’impression d’être jugés et nous on enlève tout ça. Déjà rien que pour reprendre confiance et reprendre une nouvelle dynamique c’est énorme”, appuie-t-il.
Un "Burn-Out" parental
Selon le sondage de la fondation Apprentis d’Auteuil, plus de 6 parents sur 10 aimeraient avoir plus de temps pour eux.
On parle donc désormais de “Burn-Out Parental”. Des chercheurs de l’université Belge de Louvain démontrent que le Burn Out n’est pas uniquement un mal “professionnel”. Ils affirment que le stress chronique excessif des parents, l’épuisement parental sont des troubles à traiter en soi. “Cet épuisement”, disent-ils, “se manifeste au niveau émotionnel avec le sentiment de ne plus en pouvoir et au niveau cognitif avec l’impression de ne plus arriver à réfléchir correctement”.
Un burn-out qui peut se traduire par une “distanciation affective” avec ses enfants. On s’en tient aux tâches parentales. L’école, le dîner, la douche, le coucher… Mais pas plus.
Selon les Apprentis d’Auteuil, nous ne sommes pas tous égaux devant ces difficultés parentales. Sans surprise, c’est plus facile à deux. 65% des parents solo déclarent que la parentalité est un défi, contre 53% de ceux en couple. Des parents qui sont également plus vulnérables dans les foyers les plus précaires. Les parents issus des catégories socioprofessionnelles les plus modestes sont 60 % à estimer que la parentalité est difficile. Contre 52% dans les catégories plus favorisées.
Enfin il y a une nette différence hommes-femmes sur la question. 62% des femmes déclarent se sentir dans un état d’épuisement proche de la rupture contre 42% des hommes. Mais sur une autre page de l’étude, on trouve des solutions qui peuvent être liées à ce ressenti féminin. 41% des parents espèrent un meilleur partage des responsabilités. On a déjà démontré que le déséquilibre impacte surtout les femmes.