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"C'est glaçant": dans le 6e arrondissement de Paris, la manifestation d'ultradroite a surpris

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Des centaines de manifestants d'ultradroite, masqués et habillés de noir, ont défilé samedi dans les rues de Paris. Le cortège s'est terminé rue des Chartreux, dans le 6e arrondissement, où les habitants ont été très surpris.

Cagoulés, tenant des drapeaux noirs ornés de croix celtiques, des centaines de militants d’ultradroite ont défilé ce samedi à Paris.

Tous les ans, autour du 9 mai, des militants issus de groupuscules néofascistes se rassemblent en mémoire du jeune militant Sébastien Deyzieu, proche de l’ex-GUD. Il est décédé accidentellement le 9 mai 1994 en essayant de fuir la police. Le jeune homme, âgé de 22 ans, avait glissé d’un toit rue des Chartreux, dans le 6e arrondissement de Paris lors d’une manifestation "contre l’impérialisme américain", qui avait été interdite par la préfecture de police.

Ce samedi à Paris, le défilé avait pour point d’arrivée la rue des Chartreux justement, où une gerbe a été déposée. Le cortège avançait derrière la banderole noire "Sébastien présent", en son honneur.

Une manifestation qui a surpris les habitants du 6e arrondissement de Paris. Benjamin rentrait chez lui samedi quand il a aperçu devant sa porte d'immeuble une cinquantaine de manifestants vêtus de noir, visages masqués.

“Je suis tombé nez à nez, dans un silence macabre, sur une cinquantaine de personnes cagoulées. Ça fait bizarre, tu ne te sens pas à ta place” indique-t-il.

Plus de monde que les années précédentes

La marche en hommage au jeune militant d'extrême droite Sébastien Deyzieu, mort en tombant d'un toit en 1994 alors qu'il tentait de fuire la police, s'est arrêtée rue des Chartreux. C'est là qu’habite Sophie.

“Il y a une organisation tout à fait militaire. C’est un peu des légionnaires. C’est glaçant, le fascisme, l'extrême droite, on sait très bien que c’est cyclique et que l’être humain n’apprend pas de ses erreurs”, dénonce-t-elle.

Cette année, il y avait trois fois plus de monde que les années précédentes, mais rien d'inquiétant pour Jean-Yves Camus, directeur de l'observatoire des radicalités politiques à la fondation Jean Jaurès.

“Pourquoi étaient-ils si nombreux? Parce que tous les groupuscules de la mouvance, on va dire néo-fasciste, se sont donnés rendez-vous pour faire cortège. Donc, au final, on a dû avoir à peu près toute la scène nationale qui s’est donnée rendez-vous à Paris pour cette commémoration”, indique-t-il.

Et selon la préfecture de police de Paris, il n'y avait aucune raison d'interdire cette manifestation dans la mesure où celle-ci n'a pas jamais occasionné de débordement ou de troubles à l'ordre public.

Romain Poisot avec Guillaume Descours