"C’est très important qu’on continue": quels suites après la mobilisation du 18 septembre ?

Beaucoup de monde dans les rues jeudi pour la journée de mobilisation. À l'appel de l'intersyndicale, les manifestants ont répondu massivement pour contester les mesures budgétaires annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées.
L'intersyndicale se réunit ce vendredi matin à 8h pour tirer le bilan de cette journée. Dès jeudi soir après avoir défilé à Paris, les numéros 1 des huit principaux syndicats se sont secrètement réunis dans une salle près de la place de la République pour discuter de la suite.
Mais aucune nouvelle date de grève n'a été décidée pour le moment. Plusieurs syndicats menés par la CGT ont bien poussé pour proposer rapidement une nouvelle date de mobilisation, dans 10 ou 15 jours. “Cette première journée était une étape, il faut battre le fer tant qu’il est chaud”, avance la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet.
Mais ils se sont heurtés au camp des prudents, la CFDT en tête. Sa patronne Marylise Léon, préfère attendre les intentions du futur gouvernement avant de redescendre dans la rue. “La question, c’est comment répondre au problème de la dette sans peser pour les plus fragiles, et je suis persuadé qu’on aura des signaux positifs dans les jours à venir”, estime un autre participant à cette réunion, qui préfère lui aussi temporiser.
Malgré ces divergences de vues, un communiqué commun sera rédigé ce vendredi matin et publié dans la journée pour afficher l’unité syndicale et adresser un ultimatum au Premier ministre, Sébastien Lecornu.
Les manifestants prêts à se mobiliser de nouveau
Du côté des manifestants, beaucoup se disent prêts à remettre le couvert. Pour eux, pas question de relâcher la pression. Ils sont déterminés à revenir comme Eloi, consultant. “Pour le moment au gouvernement, c’est, on prend les mêmes et on recommence. Je pense que c’est très important qu’on continue à aller dans la rue jusqu’à ce que potentiellement même, on ait un nouveau président”, indique-t-il.
Stéphanie, enseignante-chercheuse membre du syndicat SNESUP-FSU est prête, elle aussi, à redescendre dans la rue.
“C’est super, c’était nécessaire. Ça peut toujours être mieux. On a eu des manifs sur la réforme des retraites qui étaient bien plus énormes. L’objectif, c’est qu’on nous entende”, assure-t-elle.
Mais certains hésitent encore à se remobiliser comme Marie, salariée d’une association. “Là franchement savoir s’il faut en refaire une la semaine prochaine, je ne sais pas. Si évidemment dans les jours qui viennent tout à coup, on décide d’aller chercher de l’argent de façon différente et pas en prenant de l’argent à l’éducation, à la santé, en demandant aux gens de se serrer la ceinture, alors peut-être qu’on envisagera des choses différentes”, souligne-t-elle.
Elle attend de voir quel sera le mot d'ordre donné par les syndicats.