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“C’était très violent verbalement”: après une altercation, un boulanger arrête de servir du porc

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Le propriétaire de la boulangerie La Verr’in Dallery Pittie à Vénissieux (Rhône) a annoncé ne plus vendre de produits à base de porc à ses clients après une violente altercation. Alors que cette polémique a été reprise par l'extrême droite sur les réseaux sociaux, Alexandre Dallery regrette l’ampleur au micro de RMC.

Vendredi 16 août au matin, dans la boulangerie La Verr’in Dallery Pittie à Vénissieux, une altercation a éclaté entre une vendeuse et des clients. Cette dernière a vendu, sans le faire exprès, une quiche aux lardons alors que les deux hommes avaient demandé une quiche au fromage.

Quelques minutes plus tard, les clients sont revenus “comme des furies” et “très violemment” dans l’établissement pour manifester leur mécontentement après avoir découvert la présence de porc dans le repas.

"Vendredi matin, à 6h15, deux clients sont entrés pour acheter du produit salé. Ils ont demandé une quiche au fromage, mais ma vendeuse a inversé les deux et a donné une quiche aux lardons. Ils ont mangé une partie et sont revenus dans le magasin, nous ont insulté, très violent”, raconte Alexandre Dallery, propriétaire de la boulangerie, à RMC.

Témoin RMC : Alexandre Dallery - 19/08
Témoin RMC : Alexandre Dallery - 19/08
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"On nous reproche de ne pas faire du halal"

L'artisan boulanger-pâtissier précise que l’employée ne s’est toujours pas remise de cette altercation. Les clients auraient ensuite, selon lui, demandé “comment c’était possible de vendre encore des produits à base de porc”.

"Ils ont pris ça pour une provocation, ça a été très violent verbalement."

La vendeuse, actuellement en arrêt maladie, n’a pas souhaité porter plainte, mais a déposé une main courante. Pour éviter ce type de violence à nouveau, le patron de la boulangerie a décidé de poursuivre son activité sans vendre de porc et rendu l'affaire publique en relatant les faits sur la page Facebook de sa boulangerie. Celui qui avait décidé, avant l’altercation, de vendre son commerce, a donc pris une décision radicale.

"Ça fait plusieurs mois que, régulièrement, on nous reproche de ne pas faire du halal, de ne pas s’adapter à ce que nos clients demandent. Je sens que je dois passer à autre chose et que mon commerce doit évoluer différemment", poursuit Alexandre Dallery sur RMC.

"Quand Marion Maréchal a tweeté, ça a dégénéré"

Après avoir publié son histoire sur les réseaux sociaux, plusieurs élus et personnalités politiques ont réagi, générant une polémique. Jean Messiha (Reconquête), a, par exemple, estimé sur X que la ville de Vénissieux est devenue un “territoire remplacé et islamisé”, tandis que Marion Maréchal, eurodéputée, se demande si la commune va “devenir un califat”.

Tiffany Joncour, députée du Rassemblement national (RN) du Rhône, a, quant à elle, publié sur X (Twitter) un communiqué pour réagir “aux pressions communautaires exercées par des islamistes”. Alexandre Dallery a rapidement regretté que cette histoire soit repris par des politiques.

"C’est très dur à gérer. Quand Marion Maréchal a tweeté, ça a dégénéré, il y a eu des réactions violentes sur les réseaux, comme des appels à la haine. Ça a dévié sur d'autres choses qui n’avait rien à voir avec mes propos, c’est pour ça que j'ai souhaité arrêter la page Facebook de ma boulangerie", précise-t-il. Malgré tout, la boulangerie est restée ouverte. Certains clients sont même venus apporter leur soutien.

C.A