Deuil animal: "aujourd'hui, on s'autorise un peu plus à être triste" confie Cédric Sapin-Defour auteur du livre Son odeur après la pluie

Un chat abandonné dans un refuge de la SPA à Chamarande, le 29 juillet 2021 - BERTRAND GUAY © 2019 AFP
C'est le nouvel "ovni littéraire". Cédric Sapin-Defour vient de recevoir le prix littéraire 30 millions d'amis, le Goncourt des animaux pour son livre "Son odeur après la pluie" aux éditions Stock.
Un livre dans lequel ce professeur de sport passionné de montagne, encore inconnu il y a un an, aborde la mort de son chien, Ubac, leurs 13 ans de vie commune, et le difficile deuil qui en a découlé.
Le livre sorti en mars mais est déjà vendu à 140.000 exemplaires. Stock prépare un nouveau tirage conséquent de 35.000 exemplaires supplémentaires.
Le livre est préfacé par Jean-Paul Dubois, Goncourt 2019, qui salue un texte "magique, riche", un "précis d’amour".
Né en 1975, ancien chroniqueur pour le mensuel Montagnes Magazine, Cédric Sapin-Defour est aussi alpiniste et a publié des billets dans Libération.
Un sujet qui a touché tous les propriétaires d'animaux de compagnie.
"J'ai eu aussi beaucoup de témoignages de personnes a qui ça a donné un élan pour oser dire l'amour qu'ils portent à leur animal, et la tristesse au moment de le perdre. On a peur d'être ridicule, on le cache, ça les encourage et légitime cette émotion." témoigne l'auteur sur RMC.
"Il y a encore une méconnaissance de l'engagement et la compagnie d'un animal aujourd'hui. C'est une vie, et tant qu'on l'a pas vécu on peut difficilement peser l'engagement que ça suscite." explique, Cédric Sapin-Defour.
Une question de société de moins en moins tabou
"Aujourd'hui, on s'autorise un peu plus à être triste. Je trouve que c'est un questionnement vain et stérile de classer, hiérarchiser les peines. Tout ne doit pas se valoir, mais pourquoi pas. Quand on est profondément heureux ou triste, pourquoi devoir se donner une forme d'autorisation de le ressentir." confie l'auteur sur RMC.
"Il y a encore une méconnaissance de l'engagement et la compagnie d'un animal aujourd’hui. Il y a un travail à faire. La société et génération actuelle résiste peu à leur caprice, parfois ça marche mais parfois non et amène à de l'abandon." explique l'auteur.
"Je pense que je serai à l'écoute de quelqu'un qui est mal et qui a besoin d'un jour de congé à cause de cette peine. Je pense même qu'il ne faudrait pas à avoir à justifier la source de cet accablement." témoigne Cédric Sapin-Defour à propos des jours de congés pour la perte d'un animal de compagnie.
Le prix littéraire 30 Millions d'amis, dont c'était la 41e édition, récompense chaque année un roman dans lequel l'animal est à l'honneur, qu'il soit ou non le personnage principal de l'œuvre.
Quatorze ouvrages étaient en lice cette année.