Devoir de visite des pères: "On a autorisé les parents qui n'ont pas la garde à être défaillants"

"Je veux qu'on puisse ouvrir ce débat, qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité et un débat sur l'égalité entre les femmes et les hommes, qui est celui d'instaurer un devoir de visite, un devoir d'accompagnement jusqu'à l'âge adulte, des enfants", a déclaré Emmanuel Macron dans une courte vidéo publiée par Elle sur son compte Instagram.
"Combat non-genré"
"Je suis heureuse que le Président ait repris mes mots" s'est félicitée sur RMC Sonia Jabri, qui élève seule ses enfants en Meurthe-et-Moselle. "On porte sur une proposition de loi avec Thibault Bazin (député LR de Meurthe-et-Moselle, NDRL) qui vise à rétablir l'équité et instaurer un délit de non-exécution du droit de visite et d'hébergement", a-t-elle exposé.
Aussi, Sonia Jabri souhaite que ce délit fasse encourir la même sanction - soit 1 an de prison et 15.000 € d'amende - que le délit de non-représentation de l'enfant, c'est-à-dire lorsque c'est le parent qui ne respecte pas le droit de visite ou d'hébergement de son ex-conjoint.
"Au delà du père et de la mère, c'est un combat non-genré", a-t-elle assuré, précisant vouloir combler un "vide juridique". Elle souhaite également proposer une "assise de la parentalité avec tous les acteurs pour accompagner les parents". "Ce n'est pas inné, cela s'apprend", a-t-elle fait valoir.
Un devoir de visite qui ne prévaudrait qu'en cas de non-violences physiques ou psychologiques au moment de la séparation ou antérieures, a détaillé Fanta Berete, députée Renaissance de Paris, membre de la Commission des affaires sociales et qui travaille sur la mission parlementaire sur la monoparentalité.
Une vision également partagée par Sonia Jabri et par Emmanuel Macron dans son entretien à Elle. Le chef de l'Etat a évoqué l'idée d'une amende civile. "Le comité consultatif s'est constitué, nous aurons les recommandations dans quelques semaines", a répondu la députée Fanta Berete. "Nous souhaitons quand c'est possible préserver la coparentalité".
Pour Sonia Jabri, une amende peut être un "premier levier". "On a autorisé les parents qui n'ont pas la garde à être défaillant. Il faut obliger les parents à garder leur rôle et à se responsabilier, la loi est faite pour ça", a-t-elle tranché.