Dominique Bernard: "Nous sommes toujours debout", l'hommage à Arras 1 an après son assassinat

Une "séquence mémorielle culturelle", à l'image de Dominique Bernard, "amoureux de la littérature", c'est ce que souhaitait son épouse Isabelle Bernard. Ce dimanche, à 11h, un an jour pour jour après son assassinat par un ancien élève radicalisé, Mohammed Mogouchkov, la ville d'Arras lui a rendu hommage sur la place des Héros.
Un hommage "imaginé avec les victimes et la communauté éducative", a indiqué ce matin la Ville sur son compte X. La cérémonie a débuté avec le retentissement des sirènes. A ensuite débuté la réalisation d'une peinture, par Marielle Duroule, qui a accompagné toutes les autres représentations pendant l'évènement. Dès le début est apparu une colombe avec écrit le mot "liberté".
Mozart, danse contemporaine, poèmes...
Passionné par Mozart, des professeurs du Conservatoire d'Arras ont interprété un quarter d'Adagio du quatuor K.285. La compagnie Artistik Studio a ensuite réalisé une performance de danse contemporaine. On pouvait alors entendre résonner des mots tels que "Enseigner, continuer encore, vivre..."
Une cérémonie rythmée par les arts et non les discours politiques, c'est ce que voulait sa veuve Isabelle Bernard, qui a pris la parole dans Le Monde et la Voix du Nord, samedi. Elle a notamment évoqué dans le premier le fait que l'équipe éducative avait déjà alerté sur le profil dangereux du futur assassin de son mari mais "que chacun a fait son travail". "Les policiers savaient qu'il avait l'intention d'agir mais ne savaient pas quand [...] Quelqu'un qui est déterminé à tuer va tuer", a-t-elle déclaré.
La lecture de poèmes et l'interprétation d'autres œuvres musicales, comme Les enfants paradis de Damien Saez, ont ensuite rythmé toute la cérémonie, qui a duré une heure.
"Nous sommes toujours dans l'incompréhension"
Seul le maire d'Arras Frédéric Leturque a prononcé son discours: "Il y a un an, Arras basculait dans l'horreur. Un an plus tard, nous sommes ensemble. Un an plus tard, nous sommes toujours debout. Un an plus tard, nous sommes toujours dans l'incompréhension", a clamé l'élu.
Le maire a aussi dit avoir une pensée pour Samuel Paty et toutes les victimes du terrorisme en France et dans le monde, qui était également le principe de cette cérémonie. Citant l'auteur Saint-Exupéry, l'édile a conclu par: "Vive "Vive l'école, vive la vie, vive la République et vive la France".
Le public a ensuite a déposé, à tour de rôle, une rose blanche devant le panneau d'hommage aux victimes du terrorisme.