RMC
Société

"Dupin Quotidien": faut-il interdire le démarchage téléphonique abusif?

RMC
Plusieurs associations de consommateurs demandent aux pouvoirs publics d’interdire le démarchage téléphonique abusif, notamment en matière d’assurance.

+60%: les litiges liés au démarchage téléphonique ont explosé depuis 2012, selon la direction des fraudes.

Plusieurs associations de consommateurs dénoncent mardi une explosion des litiges liés au démarchage téléphonique dans le secteur de l'assurance et demandent aux pouvoirs publics d'interdire cette pratique de plus en plus répandue.

Ainsi, l'an dernier, plus de 300 réclamations concernaient des assurances, en premier lieu des assurances santé et prévoyance dans les 3/4 des cas. 

Les associations de familles et de consommateurs AFOC, CLCV, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et UNAF dénoncent des méthodes agressives et trompeuses, qui visent le plus souvent des personnes âgées, vulnérables et isolées, qui sont prises au dépourvu et n'ont d'autre choix qu'écouter le professionnel.

Le démarchage est-il incompatible avec les contrats d'assurances?

Souscrire une assurance doit être réfléchi, ce n'est pas anodin. Le contrat doit correspondre à vos besoins et à votre situation. Or, avec le démarchage, c'est rarement le cas. 

Vous ne pouvez pas faire jouer la concurrence sur le moment: du coup, beaucoup de consommateurs se retrouvent avec un contrat souscrit en quelques minutes, soit disant à leur demande, d'après les courtiers.

Chez SGP, par exemple, qui a été épinglé par les autorités, les contrats étaient conclus en... 4 minutes et demi! C'est contraire à la loi. Il faut un temps d'explication, des informations écrites puis une signature.

En plus de cela, il vous est souvent difficile de résilier. Les courtiers obtiennent des primes si vous gardez votre contrat. Ils essaient ainsi de vous dissuader d'en changer, avec des arguments trompeurs, ou vous donnent un faux nom et une fausse adresse en cas de réclamation

Et maintenant?

Les associations demandent un délai de plusieurs jours entre la conversation par téléphone et la signature d'un contrat. Pour que le consommateur ait le temps de réfléchir, de faire jouer la concurrence. "Pas possible", disent les professionnels du secteur. 

Même réponse concernant l'enregistrement systématique des conversations pour faciliter les sanctions.

Le comité du secteur financier devrait rendre un avis d'ici novembre. Et l'examen de la proposition de loi sur l'encadrement de ces appels commerciaux a été reporté à début 2020.

Anaïs Bouitcha avec Xavier Allain