RMC
Éducation

Aménagement handicap au brevet: il manque un médecin scolaire sur deux dans les écoles

placeholder video
RMC s’engage au côté de Swane, une collégienne diagnostiquée TDAH qui a des besoins spécifiques pour passer son brevet. Comme elle, de nombreux adolescents en situation de handicap ne voient pas leurs épreuves adaptées par manque de moyen dans l’Éducation nationale.

Le brevet approche à grands pas: les épreuves se déroulent les 1er et 2 juillet pour nos collégiens. Thomas a contacté l’équipe de “RMC s’engage avec vous”. Sa fille Swane a 14 ans, elle est en 3ᵉ et elle a des besoins spécifiques.

“Elle a été diagnostiquée TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité). Elle a une dysgraphie, donc elle a du mal à écrire, et une dysorthographie”.

Malgré ces difficultés, Swane est une excellente élève, avec une moyenne générale de 16/20. Comme elle, 2 millions de personnes souffrent de TDAH en France et luttent contre des troubles de l’attention, de la concentration, une fatigue intense, des maux de tête.

À l’école, Swane travaille exclusivement sur ordinateur, et ça l’aide beaucoup.

“J’ai beaucoup moins de mal, c’est plus rapide, je peux corriger sans devoir raturer comme je le fais d’habitude. C’est lisible, je peux faire une présentation qui va être bien”.

Sauf que pour le brevet, elle va devoir se contenter d’une feuille et d’un stylo, comme tout le monde.

Pas un cas isolé

S’il existe, évidement, des accompagnements pour ces élèves, les parents doivent le demander. C’est ce qu’a fait Thomas, il y a trois ans déjà. Un an et demi plus tard, le dossier était enfin considéré comme complet par le rectorat. Depuis, il attend… Et le brevet, c'est dans moins de deux semaines.

RMC a alerté l’académie d’Orléans-Tours, et dès le lendemain, Thomas recevait un coup de fil. Le brevet de Swane est aménagé, avec un tiers de temps supplémentaire pour les épreuves écrites, un ordinateur et une dictée spécifique.

L’académie reconnaît “un retard de traitement en raison d'un manque de médecins scolaires”, car ce sont eux qui doivent valider les dossiers. Résultat: “nous priorisons les demandes“. En résumé, de façon un peu triviale: Swane n’est pas assez handicapée pour être prioritaire. Et son cas n’est pas isolé, la rédaction a reçu une dizaine de mails sur le même sujet.

Le dernier bilan sur la médecine scolaire est dramatique. Présenté au Sénat fin mars, il indique que 46% des postes sont actuellement vacants. C’est près d’un médecin sur deux qui manque dans les écoles.

Amélie Rosique, Solène Leroux et Guillemette Franquet