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Crèches: "On va donner plus de sous, mais sous condition" assure Jean-Christophe Combe

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Ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe assure dans "Apolline Matin", sur RMC et RMC Story ce mercredi, que le gouvernement compte donner plus de moyens au secteur de la petite enfance, alors qu’un rapport de l’IGAS dénonce des maltraitances dans certaines crèches.

Des enfants victimes de maltraitances, de négligences, dans certaines crèches. Dans un rapport, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) alerte sur des situations très inquiétantes. Avec des témoignages qui font état d’enfants oubliés sur les toilettes, privés de sieste faute de lits en nombre suffisant, ou au contraire laissés en pleurs jusqu'à ce qu'ils s'endorment, d’autres à qui on ne donne pas à boire "comme ça, on change moins les couches", que l'on laisse trop longtemps dans leur couche souillée, que l'on humilie ou insulte ("tu chouines pour rien", "tu sens mauvais"), que l'on force à manger, ou même que l'on maltraite physiquement en leur tirant les cheveux ou en les attachant à un radiateur…

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, promet des moyens en hausse et des revalorisations de salaires pour lutter contre les difficultés du secteur de la petite enfance. "Le premier constat pointé par l’IGAS, c’est que la situation dans les établissements est très disparate, explique-t-il dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. La très grande majorité des établissements traite bien les enfants. Les situations extrêmes, c’est la minorité des cas. Les parents peuvent faire confiance aux crèches lors qu’ils vont aller déposer leurs enfants. Il faut rendre hommage et justice à la très grande majorité des professionnels, qui sont des personnes remarquables, engagées, qui sont là pour protéger, accompagner, avec qualité, ces enfants."

"Ce rapport, c’est moi qui l’ai demandé, ajoute le ministre. Une semaine après ma nomination, j’ai souhaité qu’on fasse la lumière. Ce secteur de la petite enfance, comme beaucoup de secteurs dans le domaine social et médico-social, est en crise. Une crise qui est liée au manque d’attractivité de ces métiers. C’est vrai qu’il y a des tensions extrêmement importantes dans les établissements. Pour autant, ça ne doit pas faire que la qualité et la sécurité pour nos enfants soient remises en question dans ces établissements. On estime qu’il y a 10.000 places qui sont fermées aujourd’hui parce qu’on manque de personnel. Mais ce manque de personnel ne doit pas jouer sur la qualité et la sécurité."

"Il faut revaloriser les salaires"

Le gouvernement promet donc de soutenir les établissements. "Il est clair qu’il y a des situations avec des modèles économiques qui sont moins adaptés que d’autres, pour lesquels on est moins regardant sur la qualité. Moi, je tiens à ce modèle de financement qui fera demain qu’on financera mieux les crèches qui sont plus qualitatives. C’est une incitation. Moi, ce que je veux, c’est vraiment remettre la qualité au cœur de ces établissements, assure Jean-Christophe Combe. L’idée est de leur dire qu’on va les accompagner pour améliorer la qualité. Il y a une carotte et un bâton. L’idée, c’est de renforcer les contrôles, qui sont exercés par les PMI des départements. Ceux qui ne traitent pas bien les enfants, qui ne respectent pas les normes de qualité, on les fermera, on les sanctionnera. Il faut être très ferme par rapport à ces situations-là."

"On va donner plus de sous à tout le monde, mais sous condition d’amélioration de la qualité, pour faire en sorte que la qualité soit au cœur du projet de l’établissement", souligne le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, qui reconnait que les professionnels de la petite enfance doivent être mieux payés.

"Il faut revaloriser les salaires, explique Jean-Christophe Combe. Je l’ai dit aussi dès que je suis arrivé. L’Etat va mieux subventionner et soutenir les salaires dans le secteur. On a ouvert des négociations dans le secteur dès l’automne. Elles patinent un peu, c’est pour ça que j’ai demandé qu’il y ait un médiateur pour aider les partenaires sociaux à négocier de meilleurs salaires dans le secteur, pour revaloriser tous les professionnels de la petite enfance. C’est important car c’est l’un des seuls secteurs qui n’a pas été revalorisé ces dernières années."

"Les représentants des employeurs, les syndicats, il faut qu’ils se parlent et qu’ils arrivent à travailler, poursuit le ministre. Je veux aussi qu’on mette en place des grilles salariales cohérentes, qu’on soit dans le public, dans l’associatif ou dans le privé commercial. Aujourd’hui, on a une différence de salaire assez importante dans les crèches associatives, un secteur dont je viens. Je souhaite qu’il soit soutenu parce que c’est justement un secteur qui met la question de la sécurité avant toute autre considération, comme dans le public, mais qui a moins de moyens."

LP