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Éducation

Décines-Charpieu: un lycée musulman sous contrat menacé d'un retrait d'agrément

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L'un des derniers lycées musulmans de France sous contrat est dans le viseur de la préfecture du Rhône. L'Etat envisage de résilier l'agrément de cet établissement situé à Décines-Charpieu, près de Lyon. En cause, des manquements graves détectés lors de contrôles de l'inspection académique.

L'Etat envisage de résilier l'agrément du lycée privé musulman Al-Kindi situé à Décines-Charpieu, près de Lyon. C'est l'un des derniers établissements musulmans sous contrat. Lors de contrôles de l'inspection académique, des "manquements graves" ont été repérés et ont fait l'objet d'un rapport transmis à sa direction, selon la préfecture du Rhône.

La fin du contrat mettrait un terme à la rémunération des enseignants et pourrait signer la faillite économique de l'établissement, où plus de 600 élèves sont scolarisés.

Sur place, une mobilisation de soutien prend forme. Selon plusieurs sources, des éléments contraires aux valeurs de la République auraient été relevés lors des inspections. Notamment des ouvrages radicaux au CDI, des obligations pédagogiques qui ne seraient pas respectées et les filles qui seraient discriminées dans le règlement intérieur dictant leur tenue vestimentaire ou l’interdiction du maquillage.

Une surprise pour cette lycéenne. “En tout cas, moi, personnellement, je ne trouve pas qu’on soit discriminé. Au contraire, on est très bien élevé”, indique-t-elle.

Face à la possible suppression des aides, qui pourrait entraîner la faillite de l’établissement, des parents d'élèves ont décidé d’organiser une mobilisation de soutien ce samedi. Zien sera là. “On va y aller pour protester contre ça parce qu’on ne comprend pas pourquoi. On est vraiment étonné. Il n’y a jamais eu de problème”, assure-t-il.

Un rendez-vous avec l'académie

Cette procédure provoque la colère de Makhlouf Mamèche, président de la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman.

“Franchement, le traitement de nos établissements, c’est un traitement injuste. C’est un acharnement peut-être politique, orienté vers les établissements privés musulmans”, dénonce-t-il.

Contactée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer avant sa conférence de presse ce vendredi matin. Un rendez-vous avec l’académie et la préfecture est également prévu jeudi prochain.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours