"Elle était dehors, dans une poussette, parce qu'elle pleurait": des parents témoignent sur les crèches

Un rapport alarmant sur l'état des crèches françaises a été remis ce mardi au gouvernement. Enfants oubliés sur les toilettes, laissés avec leur couche souillée, ou encore privés de sieste faute de lits en nombre suffisant... L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) alerte sur certains "établissements de qualité très dégradée". L'Igas note tout de même que la qualité d'accueil est "très disparate" et que l'on trouve des crèches "de grande qualité, portées par une réflexion pédagogique approfondie".
Sur RMC, le ministre en charge du dossier de l'enfance, Jean-Christophe Combe, assure que l'ensemble de recommandations du rapport seront prises en compte pour pour réhausser la qualité de nos crèches.
Car si les parents n'ont pas forcément peur de la maltraitance dans les crèches, nombre d'entre eux craignent plutôt la négligence. Louise témoigne au micro de RMC des situations improbables qui l'inquiètent, et de la mauvaise expérience connue avec son fils.
"On m'a rendu mon fils qui était en pleurs, les pieds bleus, gelés, la couche était pleine... D'autres professionnelles m'ont dit qu'elles passaient plus de temps à faire le ménage qu'à s'occuper des enfants. Elles m'ont expliqué que c'était un métier vraiment difficile et que malheureusement, même si les gens sont très motivés, il y a quand même un turnover très important parce qu'elles ne se rendent pas compte de ce que ça représente de gérer tout ça au quotidien", nous confie-t-elle.
La "méthode nordique"
Michel, habitant des Bouches-du-Rhône, témoigne également au 3216 de ce qu'a vécu sa fille sur la commune de Mollégès. Mi-décembre, elle est venue récupérer sa fille, la petite-fille de Michel donc, qui n'était âgée que de cinq mois.
"Après discussion avec la professionnelle qui lui disait que la petite ne faisait que pleurer, une autre collaboratrice est allée chercher une poussette qui était dehors. Et quand elle a tourné la poussette-canne, ma fille s'est aperçue que c'était sa petite qui était dedans...", raconte-t-il, encore sidéré qu'on ait expliqué à sa fille que c'était une "méthode nordique" pour qu'elle se calme.
Finalement, la maman n'a jamais voulu remettre sa fille dans cette crèche et est parvenue à trouver une assistante maternelle. "Une crème, c'était donc un mal pour un bien", salue Michel.
"Si on a le moindre doute, il faut saisir la PMI de son département"
En direct sur RMC, Yann explique de son côté ce qu'il a vécu avec son fils âgé de moins de deux ans. La directrice de la crèche l'avait appelé pour lui dire qu'il s'était cogné, qu'il saignait, mais que tout allait bien.
"Je ne l'ai pas crue et je lui ai demandé de m'envoyer une photo. Quand j'ai vu la photo, j'ai demandé d'appeler une équipe médicale, ce qu'elle n'a pas fait. Ma femme a été le chercher une heure après pour l'emmener aux urgences. Ils ont dit que normalement, il aurait dû avoir trois points de suture. Il ne se laissait pas faire donc ils ont mis de la colle. Il a eu un traumatisme crânien", raconte-t-il.
En plateau, le ministre des Solidarités, en charge des sujets liés à la petite enfance, Jean-Christophe Combe, a rappelé les démarches administratives à suivre en cas de problème de ce genre.
"Si on a le moindre doute, il faut saisir la PMI (Protection maternelle et infantile) de son département qui, peu de parents le savent, ont le contrôle sur les crèches. Leurs numéros sont trouvables facilement sur Internet", explique-t-il, annonçant ce mercredi matin que des moyens supplémentaires "sous conditions" seront amenés à ce secteur.