RMC

Enfants transgenres: un syndicat veut passer outre l'autorisation parentale pour appeler les élèves par le prénom qu'ils veulent

"Estelle Midi" sur RMC et RMC Story

"Estelle Midi" sur RMC et RMC Story - RMC

Le syndicat SUD-Education recommande aux personnels de l'Education Nationale de mieux accompagner les élèves de collège et de lycée qui souhaitent changer de genre, en les appelant par leur nouveaux prénom, sans en parler à leur famille.

Appel à la désobéissance. Le syndicat Sud Education veut encourager les enseignants à appeler leurs élèves par un autre prénom s’ils veulent changer de sexe. Dans un tract, le syndicat invite à mieux accompagner les élèves de collèges et lycées qui souhaitent changer de genre, sans en parler à leur famille.

"Dans l’extrême majorité des cas, cela se passe bien, pour autant que les transitions s’opèrent de manière facile. En revanche il existe de rares cas dans lequel le dialogue avec la famille est très compliqué, ce qui nous invite à remplir des « informations préoccupantes", parfois transmises au procureur de la République", explique ce jeudi sur RMC Brendan Chabannes, professeur de français, co-secrétaire fédéral SUD Education.

Il rappelle que le syndicat assure vouloir en parler le plus possible avec la famille mais que dans certains cas où le dialogue est impossible, ce n’est pas aux enseignantes et enseignants d’être en première ligne. Il s’agit du rôle des médecins scolaires, des infirmières et des psychologues de l’Education nationale. Mais le manque de moyens raréfie de tels postes dans certains départements comme en Seine-Saint-Denis.

Il n’est pas question cependant de rentrer dans le débat. Il s’agit juste de respecter la parole du défenseur des droits qui assure que "l’autodétermination de l’enfant est le principe". "Nous n’avons pas à évoquer le réel biologique", assure Brendan Chabannes. "En appelant l’enfant comme il le veut, on respecte la loi", plaide le syndicaliste.

Scolarité abandonnée, suicides...

Mais l’Education nationale ne l’entend pas de cette oreille, considère que l’initiative du syndicat est contraire à la loi et n’encourage pas à le faire sans l’accord des parents. Le ministre de l’Education nationale doit trancher. Une circulaire est attendue comme l’a annoncé Jean-Michel Blanquer.

"On veut éviter les suicides chez les élèves adolescentes et adolescents engagés dans des parcours de transition. Car ce taux est élevé et en 2020 une jeune femme trans a mis fin à ses jours dans un lycée de Lille", rappelle Brendan Chabannes.

"Au lycée ma fille qui s’appelait Cléa a demandé à ce qu’on l’appelle Max", raconte sur RMC Christelle, une auditrice. "Le CPE du lycée a catégoriquement refusé. Il a même poussé le bouchon en interdisant à ses camarades de classe de l’appeler Max", ajoute-t-elle. "On le savait et on voulait qu’elle nous en parle mais l’école a catégoriquement refusé", déplore Christelle qui assure que son enfant l’a très mal vécu, cette expérience le poussant à abandonner le lycée. Et elle l'assure, si les profs l'avaient appelé Max sans leur en parler, elle n'aurait été nullement dérangée.

La recommandation de SUD-Education n'est pas du goût d'Hubert Salaün, administrateur de la PEEP, une fédération de parents d'élèves: "S'imaginer qu'il va y avoir un mur d'hostilité des parents systématique ce n'est pas vrai. Mais pour ça il faut qu'ils aient l'impression que les choses sont bien faites par la communauté éducative et qu'on n'a pas cherché à les manipuler".

De son côté, le ministère de l'Education Nationale promet que sa circulaire doit prochainement être diffusée pour clarifier les procédures, alors que le nombre de cas de changement de prénom et de genre augmente chaque année au sein des établissements scolaires.

>> A LIRE AUSSI - Des mesures face à la hausse des prix de l'énergie: que va annoncer Jean Castex pour éviter une nouvelle crise sociale?

Gwenaël Windrestin et Guillaume Dussourt