Erasmus a 30 ans: "Je suis tombée amoureuse de l'Irlande et amoureuse tout court"

Erasmus, le programme qui a permis à plus de cinq millions de personnes de partir étudier à l'étranger, fête ses 30 ans. "Une expérience unique" pour Marie-Charlotte, 24 ans, qui a passé six mois à Dublin, en 2014. Elle en garde un souvenir particulièrement ému puisqu'elle a rencontré son petit ami à ce moment-là.

Marie-Charlotte, 24 ans, ancien "Erasmus".

"A l'époque, j'étais étudiante en communication, en bac +3, et j'avais une réelle envie d'avoir une expérience à l'étranger. C'était comme évident: il fallait absolument que je parte de France rencontrer d'autres personnes, acquérir de l'expérience, voir une autre culture et parler anglais. Pour toutes ces raisons, Dublin me semblait une évidence. Quand on m'a proposé la ville, j'ai dit oui tout de suite. Un mois après, j'ai pris mes valises et je suis partie.

"Etudier à l'étranger était un rêve de gosse"

Je savais, en faisant Erasmus, que j'allais m'enrichir culturellement, personnellement et professionnellement. Etudier à l'étranger était un rêve de gosse, je n'ai pas été déçue. J'ai su fin novembre que j'allais partir et le départ s'est fait au début du mois de janvier. Quand je suis arrivée à Dublin, j'ai eu beaucoup de chance par rapport à d'autres étudiants parce que j'avais déjà un logement en résidence universitaire. Plutôt que d'aller en auberge et chercher un appart ou une coloc, j'ai joué la facilité pour me rassurer mais surtout pour rassurer mes parents.

Quand je suis arrivée, j'avais vraiment un gros coup de blues. Je me sentais seule, c'était horrible. Il a fallu une journée. Après on ne se sent plus du tout seul. Dès qu'on arrive, au bout de deux jours, une soirée de bienvenue est organisée. Automatiquement on te met déjà dans l'ambiance, dans le mood.

"On a juste envie de s'amuser, de profiter du moment présent"

J'avais pas mal de cours mais pas trop non plus. J'avais suffisamment de temps libre pour sortir, voyager, se balader en ville, visiter, faire du sport et surtout faire la fête. Des fêtes qui sont différentes qu'en France. On se sent un peu plus libres. Une réelle aventure s'ouvre à soi. On a juste envie de s'amuser, de profiter du moment présent. Et les fêtes en font partie. C'est toute l'adrénaline d'Erasmus, c'est comme ça que l'on vit le truc. C'est une première expérience de vie avec tout ce que cela comporte.

Et, moi, c'est comme ça que j'ai rencontré mon copain avec qui je suis toujours et avec qui je viens d'emménager. On s'est rencontrés un mois après mon arrivée, lors d'une soirée dans la résidence étudiante. Je pensais rencontrer un Irlandais, un Anglais mais pas du tout. Je suis tombée sur un Français, un Parisien comme moi. Lui aussi était en Erasmus, dans la même résidence étudiante que moi, on ne se connaissait pas, on ne s'était jamais vu et on a eu un coup de foudre. Erasmus n'est donc pas qu'un échange, cela permet aussi de trouver l'amour.

"Une expérience gravée à jamais"

Mais je n'étais pas partie dans cette optique. Je pensais surtout à l'avenir, à bien parler anglais pour mon boulot. Je n'y allais pas en me disant que j'allais rencontrer l'amour de ma vie. Pas du tout. Trois ans après, ce que je peux dire de tout ça c'est que c'est une période de ma vie gravée à jamais, magnifique. Là, par exemple, je n'attends qu'une chose: prendre des billets pour retourner à Dublin. Au-delà de l'échange, la ville m'a marquée.

Je me suis fait des amis de tous les horizons différents: des Américains, des Chinois, des Espagnols,… Et malgré le fait qu'ils soient à l'autre bout du monde, je suis encore en contact avec bon nombre d'entre eux. J'ai donc désormais, grâce à Erasmus, un cercle d'amis à l'international. L'expérience Erasmus est vraiment comme dans le film L'auberge espagnole: quand on arrive on pleure, quand on repart on pleure aussi. On arrive seul avec nos petites valises et on repart avec plein d'amis et une super belle expérience. Je suis tombée amoureuse de l'Irlande et amoureuse tout court".

Propos recueillis par Maxime Ricard