Fin du ramadan, des oraux du bac décalés? "Les proviseurs n'ont pas l'intention d'appliquer cette consigne"

La Maison des examens qui gère l'organisation du bac en Ile-de-France a fait circuler une note aux proviseurs des lycées leur demandant d'adapter les oraux des élèves qui célèbrent la fin du ramadan. Une fête qui pourrait coïncider avec le premier jour des rattrapages. Une décision que n'ont pas l'intention d'appliquer les chefs d'établissement.

Cette année, l'Aïd-el-Fitr qui marque la fin du ramadan pourrait tomber le 6 juillet, premier jours des oraux de rattrapage du baccalauréat. Une situation face à laquelle la Maison des examens, qui gère l'organisation du baccalauréat en Ile-de-France, propose de reporter certains oraux.

Dans une note adressée aux chefs d'établissements hébergeant des épreuves du bac, elle le demande de reconvoquer le lendemain "ceux invoquant la fête de l'Aïd-el-Fitr". Pour ce faire, les proviseurs des lycées doivent fournir une liste des candidats concernés.

"On nous demande de faire deux paquets d'élèves"

Une initiative qui a profondément choqué des chefs de centre", explique lundi sur RMC Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement SNPDEN-UNSA. 

Cette note revient pour lui à "interroger tous les candidats pour leur demander s'ils font l'Aïd, ce qui est une démarche absolument sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale. On ne pose jamais la question aux élèves de leur pratique religieuse".

Il dénonce une démarche "absolument stupéfiante" et affirme que "les chefs de centre n'ont aucune intention d'appliquer cette consigne. Aucun d'entre eux n'imagine demander à tous les élèves: et toi est-ce que tu fais l'aïd?". Philippe Tournier explique par ailleurs que des démarches existent pour permettre à des élèves de décaler leur oral.

"Il y a des textes qui prévoient le statut des fêtes religieuses légales et non fériées (...). Les élèves peuvent tout à fait faire la demande au cas par cas mais là on passe complètement à autre chose. On nous demande de faire deux paquets d'élèves", regrette le chef d'établissement. 

Interrogée par Le Parisien, la Maison des examens a justifié sa note qui "répond à des questions posées par des établissements". 

Carole Blanchard