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Harcèlement scolaire: un élève sur cinq est victime de violences répétées

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Selon une enquête de l'Ifop pour l'association "Marion la main tendue", un jeune sur cinq déclare avoir été victime de violences physiques, verbales ou psychologiques de manière répétée, tous les jours ou plusieurs fois par semaine. La présidente de l'association décrypte l'étude ce mercredi matin sur RMC.

Le harcèlement scolaire est un fléau dont 19% de jeunes se disent victimes. Parmi les élèves harcelés, plus de la moitié (53 %) dit avoir subi ces violences au collège, 28 % en primaire, 6 % au lycée et 13 % à plusieurs moments de la scolarité.

Un jeune sur cinq est victime de harcèlement scolaire

Les violences se manifestent sous différentes formes. Ce sont principalement des moqueries (91%), puis des insultes (89%), des mises à l'écart (86%), des agressions physiques (66%) et des fausses rumeurs (66%) et des messages blessants en ligne ou par téléphone (53%). Seule la moitié des jeunes harcelés parlent des violences au moment où ils les subissent.

58% ont déjà "pensé à se faire du mal à cause de leur vécu à l'école. Le harcèlement scolaire a principalement lieu dans les lieux collectifs (la cour 94%, les couloirs 83 %, la classe 60%, cantine 60%) plutôt que les réseaux sociaux (44%). Dans 81% des cas, ces situations impliquent un groupe d'élèves.

"Aujourd’hui il y a encore des réponses inadaptées ou d'une violence inouïe qui sont adressées aux parents des enfants harcelés", explique Nora Fraisse, sur RMC, présidente de l'association "Marion la main tendue".

D'après l'étude, les parents sont les premières personnes informées et sont celles qui viennent le plus en aide lors d'un cas de harcèlement scolaire.

" Le fait d'être dans la non-réponse est très violent, ce n’est pas parce que nous avons des blâmes que nous pouvons faire bouger l'administration, la question, ce n'est même pas le courrier c'est comment peut-on faire pour arrêter que des enfants soit harcelé", ajoute Nora Fraisse.
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Ces derniers jours, Gabriel Attal a dévoilé quelques mesures comme l'idée d'une confiscation systématique du téléphone portable de l'enfant auteur de cyberharcèlement ou la possibilité d'interdire l'accès aux réseaux sociaux des mineurs mis en cause.

Un plan annoncé dès juin par la Première ministre après le suicide de Lindsay, 13 ans, dans le Pas-de-Calais.

Plusieurs mesures ont déjà été mises en place ces derniers mois pour lutter contre le harcèlement scolaire. La possibilité par exemple de changer d'établissements les élèves harceleurs ou de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.

" Après les annonces, il faut des actes et des moyens", alerte Nora Fraisse.

Selon elle, il faut plus de moyens humains, une formation adaptée comme le réclament les enseignements. Il faut une politique publique à la hauteur, avec du budget.

De nombreux enseignants estiment que les moyens humains sont insuffisants pour agir au sein de l'établissement. Les enseignants disent en majorité (65 %) qu’ils ne se sentent pas armés pour prévenir ou gérer une situation de harcèlement.

Cindy Nunes