Harcèlement scolaire: une victime demande "une minute de silence pour ceux qui en sont morts"

Une minute de silence pour les victimes du harcèlement scolaire. C’est ce que demande Anouchka, 13 ans, qui a été harcelée à l’école primaire. Elle a été reçue par Elisabeth Borne, la Première ministre, à Matignon. "Il faut en parler le plus possible, pour que ça soit entendu, explique-t-elle dans ‘Apolline Matin’ ce jeudi sur RMC et RMC Story. Il ne faut jamais ne rien dire, il ne faut pas garder tout pour soi. J’aimerais faire une minute de silence à l’échelle nationale pour tous les enfants qui sont morts du harcèlement scolaire ou qui en ont souffert. Je remercie d’ailleurs toutes les personnalités qui me soutiennent dans mon projet. C’est pour rendre hommage à ces enfants, pour ne pas qu’on les oublie."
"Les autres adultes ne me croyaient pas"
Pour Anouchka, le harcèlement a duré trois ans. "Cela a commencé par un élève qui me faisait courir dans la cour parce que j’ai eu un AVC à ma naissance et que je suis paralysée du côté droit, du coup je me fatigue plus vite, raconte-t-elle. Plus tard, on m’a dit que j’étais sénile. Un jour, on a retrouvé mes capes de pluie lacérées avec un cutter ou un couteau. Un autre jour, j’ai eu besoin de Ventoline et on s’est rendu compte que la boite de médicaments était complètement vide, donc on a appelé ma maman. J’en ai parlé tout de suite à ma maman, mais les autres adultes ne me croyaient pas. Ma maman a porté plainte. Ça a duré du CE2 jusqu’au CM2. On s’est battu pour que ça cesse." Depuis, elle a changé d’école et "aujourd’hui, tout va bien". "Je suis heureuse d’être dans cette nouvelle école, tout est super", ajoute Anouchka.
Face à l’ampleur du phénomène et ses dramatiques conséquences, comme le suicide du jeune Nicolas le lendemain de la rentrée à Poissy (Yvelines), le gouvernement a annoncé un nouveau plan de lutte interministériel contre le harcèlement scolaire ce mercredi. Avec notamment une formation renforcée pour tous les acteurs de la communauté éducative ainsi que les forces de l'ordre, magistrats et personnels de la Protection judiciaire de la jeunesse, mais aussi un numéro unique (3018) sur le harcèlement, une cellule dédiée au harcèlement dans chaque rectorat, l’exclusion des réseaux sociaux en cas de cyberharcèlement, la saisine systématique du procureur, ou encore la confiscation du téléphone du harceleur dans les cas les plus graves. Elisabeth Borne a également annoncé deux heures dédiées au harcèlement scolaire le 9 novembre dans tous les établissements et une campagne de communication.