Inquiétude pour la rentrée? Il manque des dizaines de directeurs d'école dans plusieurs départements

INFO RMC. Selon nos informations, de très nombreux postes de directeurs et directrices d'écoles maternelles et élémentaires sont toujours vacants pour la rentrée prochaine. Aucun département sur le territoire n'est épargné.

Le casse-tête des plannings pour la rentrée prochaine commence dans les écoles. La répartition des élèves dans les classes, des instituteurs aussi. Et pour mener tout ce petit monde, il y a les directrices et directeurs d'école (élémentaire ou maternelle). Le problème, c'est que l'Éducation nationale peine à recruter dans ce secteur. Selon nos informations, de nombreux postes sont toujours vacants.

Il manque, à l'issue des premières attributions de postes, 32 directeurs d’écoles élémentaires ou maternelles dans l’Essonne, 38 dans le Pas-de-Calais et 35 en Seine-et-Marne… Il manque aussi 21 directeurs ou directrices dans le Var, 23 en Seine-Saint-Denis, 13 dans la Somme, 9 dans le Morbihan, 8 en Loire-Atlantique. En réalité, aucun département sur le territoire n'est épargné.

Un manque d'attractivité?

Il faut gérer la sécurité, les rencontres avec les familles, l’administratif, les absences des élèves et des enseignants. Hélène, directrice d’une école maternelle de six classes dans l’académie de Lyon, et membre du syndicat des directeurs d’école S2Dé, a frôlé le burn-out. Elle dispose d’à peine plus d’un jour par semaine pour la direction de l’école, le reste du temps, elle est devant ses élèves.

“J’ai l’impression de faire tout à moitié. J’ai l’impression qu’il y a aussi un changement d’attitude chez les familles dans l’agressivité, la façon dont on s’adresse à vous et c’est quelque chose qui m’affecte”, appuie-t-elle.

Rentrée scolaire: il manque déjà des directeurs et des directrices

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Des efforts qui ne valent pas les 400 euros de plus?

Elle travaille facilement 60 heures par semaine, calcule-t-elle et gère une équipe de 20 personnes entre enseignants et personnel. Et c’est beaucoup trop. "Je voulais bien faire et je ne m’arrêtais jamais. J’avais des témoignages de parents d'élèves qui me disaient qu’ils avaient vu que j’avais envoyé mon mail à minuit la veille. Tout ça moi, c’est terminé”, pointe-t-elle.

Hélène n’est pas la seule à renoncer à la direction d’école. Et si les rectorats n’ont pas assez de candidats, ils finiront par désigner des directeurs. Une solution qui n’en est pas une pour Guislaine David du syndicat SNUIPP d’enseignants du primaire.

“C’est très inquiétant. Comme l’école va mal, on demande toujours plus aux directrices et directeurs”, souligne-t-elle.

Un directeur d’école, qui doit également enseigner, gagne environ 400 euros de plus par mois qu’un enseignant, une somme qui varie en fonction de la taille de l'école.

Bérangère Bocquillon avec Guillaume Descours