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Éducation

Le repas à 1€ pour tous les étudiants adopté à l’Assemblée: "Nécessaire, mais insuffisant"

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Ce jeudi 23 janvier, l'Assemblée nationale a approuvé à une écrasante majorité une proposition de loi socialiste visant à donner accès à tous les étudiants à des repas à un euro. Une mesure “insuffisante” pour l'association Linkee, qui distribue des paniers alimentaires.

Le repas à un euro pour tous les étudiants… C'est le texte adopté jeudi soir à l'Assemblée Nationale dans le cadre de la niche parlementaire socialiste. 149 députés, principalement issus de la gauche, du RN et du groupe centriste Liot, ont voté pour le texte porté par Fatiha Keloua Hachi (PS).

Il doit permettre aux étudiants de bénéficier d'un repas complet et équilibré dans un restaurant universitaire et points de vente gérés par les Crous en échange d'un euro, et cela, peu importe leurs ressources.

“Ça doit s’accompagner d’un ensemble de mesure"

Une manière de lutter contre la précarité alimentaire qui touche les moins de 25 ans alors qu'un étudiant sur trois déclare sauter des repas, faute d'argent. Une initiative certes positive, mais insuffisante selon l'association Linkee qui distribue chaque année des paniers alimentaires a plus de 70.000 étudiants.

“Effectivement, c’est une mesure qui est nécessaire, mais je ne pense pas qu’elle permette de garantir un accompagnement social global à tous les jeunes. Ça reprend justement la problématique que nous, on constate, du non-recours aux aides et de la méconnaissance des droits des étudiants", explique Louise, une des représentantes.

"Et je pense aussi que ça ne répond pas aux problématiques des zones qui n’ont pas de restauration universitaire”, ajoute-elle.

Avant de conclure: “Ça doit s’accompagner d’un ensemble de mesure. C’est une erreur de penser que le repas Crous à un euro va permettre de mettre fin à la précarité étudiante, au vu de l’ampleur et de la généralisation de la crise auquel on fait face”.

Sur l'année universitaire 2023-2024, plus de 500.000 étudiants ont bénéficié de ces repas (sur un total de 2,965 millions d'étudiants en France), selon le ministère de l'Enseignement supérieur. L'exposé des motifs du texte rappelle que "36% des étudiants déclarent avoir déjà sauté souvent ou de temps en temps des repas par manque d'argent", selon une enquête de l'Ifop d'octobre 2024.

Si le ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Philippe Baptiste a reconnu qu'une "part grandissante" des étudiants ont recours à l'aide alimentaire ou sautent des repas "parfois pour des raisons financières", il s'est dit en désaccord avec la proposition de loi.

Tiphaine Dubuard