Lycée fermé après des menaces de mort: un adolescent de nouveau placé en garde à vue dans le Puy-de-Dôme

Lycée fermé après des menaces de mort: un adolescent de nouveau placé en garde à vue dans le Puy-de-Dôme - RMC
Il "dit vouloir venir armé dans l'établissement pour y commettre un 'carnage'". Depuis cinq jours, il n'y a personne sur le parvis ou dans les couloirs du lycée Pierre-Joël Bonté de Riom. Ce lycée du Puy-de-Dôme est fermé après avoir reçu des menaces de mort visant le personnel éducatif ne rouvrira pas avant lundi, a indiqué mercredi le rectorat. Un "protocole d'accueil avait été prévu pour jeudi mais il a été repoussé en raison de nouvelles menaces reçues mardi soir", a précisé une porte-parole du rectorat. "La décision a été prise d'accueillir les élèves lundi", a-t-elle ajouté.
L'auteur du dernier message "dit vouloir venir armé dans l'établissement pour y commettre un 'carnage'", a déclaré le procureur de la République de Clermont-Ferrand Eric Maillaud. "On a la conviction qu'ils sont plusieurs", a-t-il ajouté.
Selon nos informations RMC, un lycéen a été placé en garde à vue jeudi à Clermont-Ferrand, pour la deuxième fois cette semaine. Il pourrait s'agir d'une "histoire de vengeance" selon les enquêteurs qui auraient retrouvé les traces informatiques de ces menaces sur un téléphone et un ordinateur.
Depuis le début de la semaine, donc, les deux garçons de Stéphanie ont cours à la maison. Et le retour en classe ne rassure pas cette maman. "Sur le coup, on se dit que c'est une blague, puis après on se rend compte et on s'inquiète. Comment est-ce possible d'avoir des idées pareilles, est-ce que ce n'est pas pour épater les copains? Oui, je mettrai mes fils en cours, mais avec une crainte" confie-t-elle sur RMC.
Les menaces reçues par mail ont surtout marqué les enseignants. Une cellule psychologique a été mise en place dans l'établissement, qui compte environ 1.000 élèves.
"Il y a une forte incrédulité, ils ne comprennent pas les menaces et pour quelles raisons on peut être menacés dans le cadre de notre travail. Il y a des collègues qui sont réellement déstabilisés psychologiquement" indique Patrick Lebrun, secrétaire académique du syndicat SNES-FSU.
Que disent les messages?
Ce lycée avait été fermé lundi en raison d'"insultes et de menaces de mort" reçues par des enseignants et conseillers pédagogiques via l'Espace de travail numérique (ENT), un outil internet permettant aux établissements de communiquer avec les familles.
Les auteurs présumés ont piraté une connexion internet: ils ont aussi masqué leur identité numérique. Ce qui complique la tâche des enquêteurs, selon Thierry Leclerc, commandant de la Sécurité Publique du Puy-de-Dôme.
"Ce sont des enquêtes longues: l'exploitation d'un ordinateur ou d'un téléphone ne se fait pas en claquement de doigt. Cela s'annonce complexe car sur Internet, on peut avancer masqué, cacher la source ou utiliser des serveurs à l'étranger".
Les premiers messages envoyés la semaine dernière étaient "à caractère pornographique" puis se sont transformés en "menaces de violences, de viol et de mort", avait déclaré lundi le procureur. Un dernier message comportait en pièce jointe une image en lien avec le djihadisme "comme on en trouve partout", avait-il ajouté, écartant le caractère terroriste de ces menaces. Il avait alors évoqué "des investigations informatiques complexes sans perspective de résultats rapides".