Lycéen suspendu dans le vide par des camarades, la famille porte plainte: "Il aurait pu y avoir un décès"

Sept lycéens ont été suspendus provisoirement de leur établissement après des faits de harcèlement (illustration). - Frank Perry - AFP
En trois semaines à peine, Tanguy est devenu le souffre-douleur de ses camarades de seconde professionnelle. Depuis la rentrée, cet élève de 15 ans du lycée du Pays de Condé à Condé sur l'Escaut aurait subi des moqueries et humiliations au sein de l'établissement. A la maison Tanguy n'ose rien dire de peur d'être grondé et se renferme sur lui-même.
Le harcèlement scolaire atteint son paroxysme fin septembre. Sept élèves de sa classe l'auraient suspendu par les pieds du haut d'une passerelle du troisième étage de l'établissement scolaire. Tanguy décide finalement de dénoncer les faits, rapportés au proviseur du lycée Jacques Morissiaux.
"C'est lui qui en a parlé à la CPE qui vu la gravité des choses énoncées est venue tout de suite avec l'élève m'en parler, explique-t-il. Ce sont des faits qui sont graves parce qu'il aurait pu y avoir un décès derrière tout cela."
"Il ne faut pas se taire"
Les sept élèves suspectés ont été suspendus du lycée dans l'attente d'un conseil de discipline et la famille de Tanguy a décidé de porter plainte. Lundi après-midi, les professeurs de l'établissement ont décidé de débrayer à la suite de ces faits avant que les cours ne reprennent mardi. Dans le même temps le parquet de Valenciennes a ouvert une enquête et tous les élèves de la classe ont été auditionnés mercredi au commissariat. Au lycée, une pétition a été lancée pour soutenir Tanguy. Un geste important pour Yanis qui l'a signée.
"Comme ça il sait très bien qu'il n'est pas tout seul. Il y a quand même des gens qui sont là pour l'aider. Il faut vraiment avoir un grain pour faire ça... Moi je pensais que ça pouvait arriver de se taquiner mais pas quelque chose qui prenait cette ampleur", s'étonne le lycéen.
Aucun adulte n'a été témoin de la scène mais le proviseur rappelle qu'en cas de harcèlement scolaire, il ne faut pas hésiter à en parler. "Il ne faut pas se taire, quel que soit le harcèlement qu'on subit. Ca peut être juste une série d'insultes qu'on vous lâche chaque jour parce que votre tête ne revient pas au voisin ou à la voisine. Il y a encore du travail à faire dans ce domaine", constate-t-il.
De son côté Tanguy a prévu de revenir au lycée dès lundi, il ne veut pas quitter l'établissement.