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Éducation

Mobilisations propalestiniennes à Sciences Po: la section disciplinaire saisie pour huit étudiants

Le logo de la prestigieuse université française Sciences Po représenté au-dessus de l'entrée principale de l'université, le 18 avril 2018 à Paris. (Photo d'illustration)

Le logo de la prestigieuse université française Sciences Po représenté au-dessus de l'entrée principale de l'université, le 18 avril 2018 à Paris. (Photo d'illustration) - Bertrand Guay - AFP

La direction a saisi la section disciplinaire pour huit étudiants ayant participé à l'occupation d'un amphithéâtre le 12 mars dernier. Une enquête a établi que des propos antisémites avaient été proférés.

La direction de Sciences Po Paris a saisi la section disciplinaire de l'école pour huit étudiants, à la suite de l'occupation d'un amphithéâtre par quelque 300 militants pro-palestiniens, qui avait donné lieu à des incidents le 12 mars, a annoncé le jeudi 23 mai son administrateur provisoire.

L'enquête interne menée ces dernières semaines, qui a conduit à 38 auditions d'étudiants, enseignants et salariés, "a permis d'établir la tenue d'actes et de propos contraires à notre règlement et aux valeurs de Sciences Po", a indiqué Jean Bassères dans un message transmis aux salariés et aux étudiants de Sciences Po.

"Parmi ces actes, on compte l'occupation de l'amphithéâtre, le filtrage d'une étudiante à l'entrée, des propos à caractère discriminatoire tenus à l'encontre de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), des propos dénigrant Sciences Po et ses personnels ainsi qu'un acte d'intimidation à l'égard d'un enseignant", poursuit-il.

Des propos antisémites

Ces incidents étaient survenus le 12 mars dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

La direction avait alors indiqué qu'une étudiante de l'UEJF avait "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre", et que "des propos accusatoires" avaient été prononcés à la tribune à l'encontre de l'association. L'UEJF avait dénoncé des propos antisémites. Après cet épisode, le gouvernement avait également saisi le procureur.

A ce sujet, Jean Bassères détaille que la cellule d'enquête interne préalable (CEIP) a "été chargée d'établir si des propos à caractère discriminatoire et antisémite ont été tenus à l'encontre d'une étudiante, et plus particulièrement si la phrase 'Ne la laissez pas rentrer, elle est sioniste' avait été prononcée à son encontre".

"Les différentes auditions confirment que trois étudiants ont déclaré avoir entendu à proximité immédiate de l'amphithéâtre Boutmy une telle phrase, mais selon différentes variantes. En dépit de ses investigations approfondies, la CEIP n'a pas été en capacité d'identifier le ou les auteurs de ces propos", ajoute-t-il.

"Il y a une conviction", précise Jean Bassères dans une interview au Parisien. Cette phrase "a été prononcée - sous cette forme ou une autre", mais "la cellule n'a pas pu identifier les auteurs pour les traduire devant la section disciplinaire. Ce que je regrette".

M.H avec AFP