RMC
Éducation

Nicole Belloubet veut fermer un collège privé musulman de Nice en raison d'un "financement opaque"

Nicole Belloubet le 7 juillet 2020 à Paris

Nicole Belloubet le 7 juillet 2020 à Paris - Bertrand GUAY / AFP

Nicole Belloubet a affirmé ce lundi sa volonté de faire fermer un collège privé musulman à Nice. La ministre de l'Éducation avance un problème de financement opaque.

La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, a annoncé lundi matin son intention de faire fermer à Nice un collège privé musulman hors contrat, le collège Avicenne, en raison d'"un problème de financement opaque", "contraire à la loi" antiséparatisme.

"Après plusieurs relances", le collège doté de quatre classes de la 6e à la 3e selon son site internet "n'était pas très clair sur ses sources de financement", a estimé Nicolas Belloubet sur France 2, ce qui est "contraire à la loi de 2021, la loi antiséparitisme".

"C'est la raison pour laquelle j'ai demandé à la rectrice de l'académie de Nice d'appliquer avec clarté la loi de 2021 et de proposer au préfet la fermeture de cet établissement en prenant en compte la situation scolaire des élèves", a-t-elle poursuivi.

La ministre a précisé que les autorités allaient "annoncer la fermeture" avec mise en oeuvre "décalée à septembre" pour "pouvoir prendre en charge les élèves" de ce collège situé dans le quartier de l'Ariane à Nice, un quartier parmi les plus pauvres de la ville de Nice.

Des élèves suivis pour radicalisation

Cette annonce survient quelques mois après la décision du préfet du Nord de mettre fin à compter de la rentrée de 2024 aux subventions publiques du lycée Averroès, principal établissement secondaire musulman de France. Une décision de l'Etat confirmée en référé par le tribunal administratif de Lille le 12 février. L'établissement a indiqué qu'il saisirait le Conseil d'Etat pour contester cette décision.

Interrogée sur le suivi en France des élèves soupçonnés de radicalisation - la ministre avait estimé le 18 février sur BFMTV qu'environ 500 élèves étaient dans des "processus de radicalisation" dont 160 dans un processus avancé - Nicole Belloubet a estimé qu'il y a "des niveaux différents de radicalisation".

"Il y a des élèves qui sont des enfants de famille dont on imagine qu'elles sont radicalisées, d'autres qui ont déjà commis des actes en ne respectant pas les valeurs de la République", a constaté Nicole Belloubet. "Lorsque nous avons un doute, nous suivons de très près ces élèves et les proviseurs et principaux ont des moyens pour les empêcher de rentrer dans les établissements", a-t-elle assuré.

"Nous suivons vraiment avec une très grande attention leurs comportements en classe. S'il y a des difficultés, nous pouvons aller jusqu'à un certain nombre de procédures disciplinaires", a-t-elle ajouté.

Enfin, le ministère étudie la mise en place de "classes spécifiques" pour ces élèves, a-t-elle ajouté, précisant qu'une réflexion était en cours sur la "manière" dont elles pourraient être instaurées et selon quel "périmètre".

La rédaction avec AFP