"On souhaite des excuses": la rencontre entre les syndicats et Amélie Oudéa-Castéra s'annonce tendue

Une rencontre très attendue ce lundi, entre Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et les principaux syndicats d'enseignants. A peine intronisée dans son nouveau rôle, une première polémique a fait son apparition quand elle a justifié vendredi dernier sa décision de transférer ses enfants vers le privé à cause des difficultés de remplacement des enseignants dans le public.
La ministre a voulu ensuite rassurer les enseignants. Elle a fait parvenir samedi un communiqué où elle dit "regretter d'avoir pu blesser certains enseignants".
Mais dimanche soir, sa ligne de défense a été affaiblie par une information révélée par nos confrères de Libération. Son fils aîné n'aurait en réalité passé que six mois dans le public en petite section de maternelle. Une information démentie par la ministre Amélie Oudéa-Castéra.
Et cette polémique risque d'être le premier sujet de discussion abordé par les syndicats lors de leur rencontre avec la ministre. "Le dialogue s'annonce compliqué", prévient déjà Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, qui sera reçue ce lundi matin.
“On va porter la colère de nos collègues parce qu’on a eu beaucoup de messages de collègues se disant vraiment scandalisés par le propos qu’elle avait pu tenir. Donc on commencera forcément par cette partie là. On lui dira que la déclaration de ce week-end où elle exprime des regrets d’avoir blessé certains professeurs est très largement insuffisante. Nous, on souhaite des excuses”, assure-t-elle.
"On a des inquiétudes à exprimer"
Un mécontentement unanime face à ses propos et sa nomination à la tête d'un double ministère, Éducation et Sports. Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE-UNSA, rencontrera Amélie Oudéa-Castera mardi.
“On a hâte de la rencontrer parce qu’effectivement, on a des inquiétudes à exprimer. Il faut qu’on voit avec elle comment elle compte prioriser l’école dans ce contexte-là. Puisque les urgences de l’école ne pourront pas attendre, y compris sur les quelques mois qui nous séparent des Jeux olympiques et paralympiques”, appuie-t-elle.
Après la colère, les syndicats exprimeront leurs revendications sur l'attractivité du métier, la rentrée 2024 ou encore l'école inclusive.