"On va retrouver de la sérénité": soulagement après la fin des avis Google sur les écoles

"Collège pitoyable", "école pourrie", "professeur horrible"... À partir de la fin du mois d'avril, les avis déposés sur Google à propos des écoles en France vont être supprimés. En cause ? "La présence récurrente de contributions hors sujet, nuisibles et contraires à nos politiques", d'après le géant Américain lui-même. Le signal envoyé avec cette décision va dans le bon sens, d'après les syndicats.
"L'école publique et laïque ne se consomme pas et n'est pas à but lucratif. Elle est un service public qui accueille tous les élèves, sans aucune distinction pour leur donner à tous les mêmes droits à une insertion sociale et professionnelle réussie. Il n'y a aucun sens à lui donner une note et en particulier sur un moteur de recherches", revendique ce jeudi sur RMC Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat d’enseignants SE-Unsa.
"Des conséquences dramatiques" pour le personnel
D'autant que, souvent, il est plus simple de laisser un commentaire après une mauvaise expérience qu'une bonne. Pour Elisabeth Allain-Moreno, ces avis n'étaient pas du tout objectifs. Ils pouvaient également porter atteinte aux personnels. Même si "le nombre de commentaires était un faible pourcentage" par rapport aux millions d'élèves accueillis chaque année, "c'était déjà trop par rapport aux conséquences dramatiques qui pouvaient y avoir", a ajouté la secrétaire générale de SE-Unsa.
Un avis largement partagé par un autre syndicat, le SNES-FSU. "Il fallait vraiment que ces pratiques cessent", souligne auprès de RMC Sophie Vénétitay, secrétaire générale. Pour les enseignants visés par ces avis, c'est un soulagement. Laurence Filippi, directrice d'école primaire dans le Gard, a été désignée dans un avis il y a deux ans, avec des qualificatifs comme "humiliante" et "maltraitante". Elle accueille cette décision avec réjouissance.
"On va retrouver de la sérenité parce qu'il n'est jamais agréable de savoir qu'on est jugés et que des avis contradictoires ou méchants, insultants ou humiliant sont postés sur internet. Pour moi, il n'était pas normal qu'on puisse s'exprimer comme ça sur les écoles, donc c'est un juste retour des choses", a-t-elle expliqué au micro de RMC.
Victoire donc pour les syndicats et personnels qui demandaient la suppression des avis depuis plusieurs années. Il faudra donc à nouveau compter sur le bouche à oreille et sur les rapports des inspections pour savoir comment cela se passe dans un établissement.