Polémique des calendriers de l'Avent à l'école: quelles sont les origines de cette tradition?

Voilà une polémique dont on aurait clairement pu se passer. L’Education nationale a beaucoup de travail, et comme l’a bien dit Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, s’attaquer aux calendriers ne devrait pas être sa priorité. Et d’ailleurs, les calendrier de l’Avent, ça n’est pas un rituel religieux.
A l’origine les fêtes de Noël ne sont même pas forcément chrétiennes. Historiquement, la fin du mois de décembre, c’est le moment où les jours commencent à rallonger. Et sous l’empire romain, pour célébrer ça, il y avait une fête, ça s’appelait la fête du soleil invaincu. Et c’était… le 25 décembre.
Noël, ça vient de là. Le principe était le même qu’aujourd’hui. Grosse bouffe et cadeaux pour les enfants. La religion chrétienne s’est calquée sur ce rite païen. Et d’ailleurs, les juifs ont aussi une fête pour cette époque de l’année, c’est Hanouka. Même les Chinois fêtent Noël, et pas seulement les Chinois chrétiens. C’est une réjouissance universelle. Ca n’a pas grand-chose à voir avec la religion.
D’où vient le calendrier de l’Avent ?
C’est vient d’Allemagne. C’est pas catholique, c’est protestant. Au XIXe siècle, on avait pris l’habitude de donner des petites images pieuses aux enfants. Ca représentait Marie, Jésus ou n’importe quelle star de l’Evangile. On les distribuait avant Noël pour faire patienter tout le monde. Et au XXe siècle, un éditeur allemand a l’idée de profiter de cette tradition. Il crée le premier calendrier de l’Avent. Ca se popularise de l’autre côté du Rhin. Après la Seconde Guerre mondiale, la fièvre des calendriers se généralise, y compris aux Etats-Unis.
Et en France, ça arrive quand ?
Alors ça arrive tardivement. Et forcément, comme ça vient d’Allemagne, ça passe par l’Alsace. Il faut attendre la fin des années 1970 pour que les premiers calendriers arrivent dans nos maisons. Derrière chaque petite case, il y avait une parole de l’évangile, et souvent un chocolat ou une friandise pour que ça soit un peu plus marrant.
Un bien de consommation comme un autre en quelque sorte... Notre société est consumériste. Donc elle a transformé Noël en événement marketing. Le calendrier de l’Avent, ça va avec. Mais il faut le répéter : il y avait une fête à la fin du mois de décembre bien avant le Noël chrétien. Le nom change mais le principe reste le même. C’est un moment de partage, de générosité, où on célèbre la vie et ceux qui l’incarnent : les enfants.