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Propos d’Amélie Oudéa-Castera: "Elle doit partir" selon le député LFI Rodrigo Arenas

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Député LFI de Paris, ancien président de la FCPE, Rodrigo Arenas demande ce lundi sur RMC le départ de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra après ses propos qui font polémique sur le choix de mettre ses enfants dans une école privée.

Une polémique pour commencer. Après être montée en grade jeudi dernier, en récupérant le ministère de l’Education nationale en plus de ses attributions précédentes aux Sports et aux Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra a provoqué dès le lendemain de vives critiques en expliquant avoir mis ses enfants dans une école privée (Stanislas, à Paris) en raison des absences non remplacées dans l’école publique. Selon Libération, son fils aîné n’aurait passé que six mois en petite section de maternelle avant d’être changé d’établissement.

"C’est indécent de jouer avec les sentiments des gens, dénonce Rodrigo Arenas, député LFI de Paris, ancien président de la FCPE, dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story. Il y a plein de parents qui sont inquiets pour leurs enfants, qui veulent le meilleur pour eux. Les absences non remplacées, c’est une réalité. Ça a été d’ailleurs le sens de mon engagement dans la FCPE. Nous avions occupé plus de 300 écoles du temps de Najat Vallaud-Belkacem, donc ça remonte, ce problème-là. On ne peut pas faire comme si la ministre n’était pas comptable aussi du bilan d’Emmanuel Macron. A travers ce qu’elle dit, elle est en train de dire aussi que ce qu’elle fait ne sert à rien parce que la question n’est pas réglée. On ne joue pas avec les sentiments des gens. On ne peut pas être démagogue à ce point-là."

Les invités du jour : Rodrigo Arenas et Lisa Kamen-Hirsig - 15/01
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"Les regrets, ce ne sont pas des excuses"

"Elle a appelé aux bons sentiments des parents d’élèves pour justifier un choix purement privé, idéologique, peut-être confessionnel, d’aller dans une école Stanislas, parce qu’elle trouve que c’est formidable de mettre son enfant dans un milieu qui est homophobe, sexiste, selon le rapport de l’Education nationale, ajoute Rodrigo Arenas. C’est un rapport qui a été commandé et je demanderai au Premier ministre de pouvoir le consulter, parce que c’est un établissement qui dépend de fonds publics. Et quand on dépend de fonds publics, on a aussi des obligations. On ne peut pas mettre en place des pédagogiques éducatives qui vont à l’encontre de ce que préconise l’Education nationale."

Et selon ce député LFI, Amélie Oudéa-Castéra doit d’ores et déjà quitter son poste à l’Education nationale, alors que les syndicats d’enseignants réclament des excuses, en plus des regrets déjà exprimés. "Elle semble avoir oublié qu’on parle de 10 millions d’élèves dans les écoles publiques, qui peuvent être dans une réalité compliquée, explique-t-il. Aujourd’hui, elle n’est pas apte à comprendre ce qu’il se passe dans l’Education nationale et elle doit partir, très clairement. Moi, je pense qu’en tout cas, elle ne doit plus s’occuper de l’Education nationale, parce qu’elle ne la comprend pas. Elle ne s’est pas excusée auprès des enseignants, elle a regretté ce qu’elle leur a dit. Elle a oublié que dans l’Education nationale, quand on attaque un enseignant, on attaque tous les enseignants, tous les élèves, tous les parents. Elle n’est plus en mesure de pouvoir faire ce poste-là. Les regrets, ce ne sont pas des excuses."

"Elle a fait une erreur en se justifiant"

Lisa Kamen-Hirsig, professeur des écoles, auteure de "La Grande Garderie", pointe quant à elle une double erreur d’Amélie Oudéa-Castéra. "Je ne défends pas l’école privée, mais la liberté de choisir l’école pour ses enfants, indique-t-elle. Ce que je voudrais, c’est que les parents puissent avoir le choix, en particulier financier. Il me semble que l’erreur de la ministre, c’est de s’être justifiée. En tant que mère de famille, elle a le droit de scolariser ses enfants là où elle le souhaite. Sa deuxième erreur, c’est de se comporter comme si elle était la ministre des écoles publiques. Or, quand on est ministre de l’Education nationale, on est ministre des écoles publiques certes, mais aussi des écoles privées sous contrat et des écoles libres, dans lesquelles on doit faire respecter l’ordre public, la sécurité publique, l’hygiène, etc. Moi, je pense qu’elle a fait une erreur en se justifiant. Elle aurait dû dire que c’est la liberté des parents, et des élèves à partir d’un certain âge, de choisir l’établissement qui leur convient le mieux."

LP