RMC
Éducation

Saint-Tropez: colère et grève après la réintégration de deux lycéens exclus pour harcèlement

placeholder video
Une centaine d'enseignants se sont mis en grève lundi au lycée du Golfe de Saint-Tropez. Leur objectif, dénoncer la réintégration par le rectorat de deux élèves exclus par la direction de l'établissement. Deux élèves accusés de harcèlement et de violences à l'égard de l'une de leurs camarades.

Dans le Var, une centaine de professeurs du lycée du Golfe de Saint-Tropez étaient en grève lundi. Une mobilisation contre la décision du rectorat de réintégrer deux élèves exclus après des faits de harcèlement, cyberharcèlement, insulte et brimades envers l'une de leur camarade.

Les parents des auteurs de ces faits ont fait appel de cette décision avec un avocat et le rectorat a finalement décidé de prononcer une exclusion avec sursis. Les deux élèves sont donc réintégrés dans leur établissement au grand dam de la victime et des professeurs de l'établissement.

"Nous sommes inquiets pour les élèves victimes"

Devant les portes de leur établissement, professeurs et membres du personnel font front uni contre la décision du rectorat. “Nous sommes inquiets pour les élèves victimes qui vont devoir côtoyer les élèves qui les ont harcelés auparavant”, dénonce Marie Guiraud est professeure de français. Elle pointe une décision incohérente au regard de la lutte contre le harcèlement.

“Il y a un décalage entre les annonces officielles et médiatiques sur le harcèlement et finalement ce qu’il se passe quand nous on prend une décision d’exclusion pour des faits de harcèlement”, appuie-t-elle.

Thomas lui est en terminale. Il a été victime de harcèlement il y a deux ans. Il ne comprend donc pas la décision de réintégrer les élèves auteurs du harcèlement dans le même établissement que la victime. “On se sent un peu étouffé quand on vit H24 avec le harceleur. C’est la pire sensation qu’on puisse ressentir après avoir été harcelé”, confie-t-il.

Exclus au prochain incident

Lors de leur appel, les auteurs étaient accompagnés d'un avocat, ce qui n'était pas le cas de la victime. Geneviève Clerc est représentante du syndicat Snes-Fsu.

“Il faudrait que l’institution propose un avocat et prenne en charge la représentation de la victime parce que sinon ils ne sont pas à égalité”, estime-t-elle.

Le rectorat quant à lui répond que les élèves seront exclus au moindre incident nouveau. Et que cette décision ne remet pas en cause la parole de la victime dont "l'accompagnement demeure une priorité".

Anna Jaujard avec Guillaume Descours