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Salariés du privé devenus instits: "J'en avais marre d'être toujours dans un bureau"

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Ce vendredi matin, 884.300 enseignants reprennent le chemin de l'école. RMC a rencontré Emilie et Géraldine, deux jeunes professeurs qui ont quitté le privé et se sont reconvertis dans l'enseignement.

Pour les profs, la rentrée, c'est ce vendredi matin. Les 884 300 enseignants français vont préparer leurs classes avant de retrouver ou de découvrir leurs élèves lundi. Pour Emilie, 34 ans, institutrice en CM1 depuis 2 ans, le stress de la rentrée commence à monter. C'est seulement sa troisième rentrée, la jeune était auparavant journaliste: "J'ai beaucoup aimé ce métier qui changeait tout le temps et ensuite j'ai eu des enfants et j'ai commencé à souffrir de les voir peu. Après les attentats, je me suis dit que j'avais d'autant plus raison d'être devenue institutrice pour être un peu utile".

Géraldine, 37 ans, aussi a eu envie de changer de vie. Après avoir travaillé 10 ans dans les ressources humaines, elle a tenté sa chance au concours de professeur des écoles: "J'en avais marre, j'étais toujours dans un bureau. J'ai potassé le concours de mon côté, ce n'était pas facile parce que je travaillais à temps plein avec 3 enfants. Donc le soir, vers 21h, on s'y met, le week-end aussi. Ça demande beaucoup d'investissement et beaucoup d'énergie".

"J'ai perdu 600 euros par mois"

Et des sacrifices financiers pour Emilie: "J'ai perdu 600 euros par mois, c'est une grosse perte de salaire, il faut pouvoir le faire. Et au bout d'un moment, ça n'a plus été un argument, donc là il était temps de foncer".

Elle retourne donc sur les bancs de l’école avec des candidats de 10 ans de moins qu’elle, une réussite: "Ce n'est pas la boule au ventre de ne pas vouloir aller à l'école. Je ne suis pas Wonder Woman je ne vais pas révolutionner les choses, mais je me dis qu'il faut des enseignants et qu'on est utiles"

Hors de question de faire marche arrière pour Géraldine: "Aller chercher mes enfants à 16h45 çà l'école, je ne connaissais pas. Ce qui est super agréable dans ce métier, c'est quand on regarde la montre, le temps passe très très vite".

Une nouvelle vie qui séduit de plus en plus de salariés du secteur privé. Ils représentaient environ 15% des admis au concours de professeur des écoles en 2015.

Charlotte Peyronnet (avec P.B.)