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Tensions entre parents et enseignants: "La maîtresse a été insultée parce que l'enfant avait perdu sa casquette!""

Selon une étude que vous dévoile ce vendredi matin RMC en exclusivité, les relations entre les directeurs d'école et les parents d'élèves s'aggravent. RMC a recueilli le témoignage de certains d'entre eux.

A quelques jours de la rentrée des classes, la tension monte. Et visiblement, selon une étude, que vous révèle RMC ce vendredi matin, les relations entre les directeurs d'école et les parents d'élèves n'ont jamais été aussi mauvaise.

Certains chiffres sont plus édifiants: plus d'un directeur sur deux fait état d'insultes reçues au cours de l'année scolaire, de la part des parents directement dans 78% des cas, contre 62% en 2011. Les faits vont même jusqu'au harcèlement, qui concerne, cette fois, un quart des personnes interrogées. Là encore, de la part des parents dans la majorité des cas.

"Notre autorité est remise en cause devant les enfants"

"On est souvent attaqués, dans nos classes, sur des pratiques qui peuvent relever de la pédagogie". Sur RMC, Annabelle, directrice d'école primaire en zone rurale, confie avoir vu en vingt ans d'expérience les relations avec les parents d'élève se dégrader peu à peu.

"Cette recrudescence de prise à partie de l'enseignant est très dérangeant, et c'est une chose qu'on ne voyait pas il y a quelques années. Ce qu'on trouve particulièrement désagréable, c'est que notre autorité soit remise en cause d'une part, mais surtout qu'elle le soit fait devant les enfants" précise-t-elle. 

Une scène a particulièrement choquée la directrice: "L'enseignante a été affublée de jolis noms d'oiseaux parce qu'elle n'avait pas fait attention que l'enfant avait perdu sa casquette".

"Un vrai travail de diplomatie pour désamorcer d'éventuelles crises"

Pour éviter d'en arriver à des propos ou à des gestes violents, Gilles, directeur en zone prioritaire, lui, a appris à choisir ses mots:

"Ca peut vite dégénérer. On est obligés de faire un vrai travail de diplomatie pour désamorcer d'éventuelles crises et pour dire qu'on prend le temps d'écouter ce qu'on nous dit. C'est effectivement beaucoup, mais c'est essentiel". 

Pour lui, il faudrait avant tout pouvoir former les professionnels au dialogue, et leur aménager du temps pour recevoir et discuter calmement avec les parents. 

Anaïs Bouitcha et X.A