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Éducation

Vie scolaire des enfants: 4 demi-journées de congés en plus offertes aux parents salariés?

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Quatre demi-journées de congés en plus par an accordés aux parents salariés pour s'impliquer plus dans la vie scolaire de leurs enfants. C'est ce que propose la "commission parentalité" dans un rapport remis à la ministre du Travail. Objectif, inciter à accompagner les enfants lors des sorties scolaires, leur donner du temps pour les réunions à l'école.

C'est une proposition qui pourrait bien changer la vie des parents et des enseignants. La "commission parentalité", composée d'une quinzaine d'experts et chargée d'émettre des recommandations, a proposé jeudi d'accorder quatre demi-journées par an aux parents salariés afin qu'ils puissent participer à des rencontres dans le cadre de la scolarité de leur enfant.

C'est l'une des mesures proposées dans un rapport remis jeudi à la ministre du Travail, Catherine Vautrin. L'idée, c'est évidemment d'inciter les parents à participer au parcours éducatif de l'enfant, de mieux les impliquer dans la scolarité. Qu'ils soient par exemple présents à la journée d'accueil des parents en début d'année scolaire, aux rencontres avec les enseignants ou aux sorties scolaires.

"C’est intéressant"

La dernière sortie scolaire du fils de John, c'était à la piscine la semaine dernière. Le papa s'est organisé pour accompagner la classe. “Par contre j’ai pris un congé pour aller l’accompagner”, indique-t-il.

Une journée posée presque à contre-cœur. Alors pour lui comme pour Hakim, un autre papa, avoir 4 demi-journées de plus par an, “ce serait une bonne idée pour qu’on puisse s’impliquer plus dans la vie de notre enfant. Sans compter sur ses jours de congés qui disparaissent vite, c’est intéressant”, appuie-t-il.

La proposition changerait aussi le quotidien de Mélody et de ses collègues enseignants en école primaire. “Une de mes collègues a dû annuler une de ses sorties faute d’accompagnateur. Là où on a plus de mal, c’est sur des enseignements obligatoires comme la piscine”, pointe-t-elle.

Les entreprises frileuses à l'idée de supporter ces demi-journées de congés

L'idée séduit en revanche beaucoup moins dans le monde de l'entreprise.

“C’est encore demander aux entreprises de financer finalement quelque chose qui est assez extérieur à son activité. Faire porter par l’entreprise quatre demi-journées supplémentaires de non-travail et payées, je ne vois pas bien pourquoi on fait une chose pareille. D’autant plus que ça crée une forme d’inéquité entre les collaborateurs”, pointe Benoît Serre, vice-président de l'association nationale des DRH.

Plutôt que des jours de congés en plus, lui propose une autre idée: que les demi-journées posées pour accompagner la scolarité des enfants ne puissent pas être refusées par l'employeur.

Clara Gabillet et Martin Bourdin avec Guillaume Descours