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Et si les hommes passaient eux-mêmes le fer à repasser ?

Sensibiliser les hommes aux tâches ménagères, telle est la mission de l'association ZéroMacho

Sensibiliser les hommes aux tâches ménagères, telle est la mission de l'association ZéroMacho - JEAN-PIERRE MULLER / AFP

L'association ZéroMacho milite pour l'égalité dans le partage des tâches ménagères entre femmes et hommes. Une mobilisation était organisée samedi à Paris.

Et si les hommes passaient eux-même le fer à repasser ? Et si eux aussi passaient le balai, changaient les enfants et faisaient la cuisine ? C'est en tout cas l'objectif de l'association ZéroMacho, une association d'hommes qui se bat contre la prostitution et pour l'égalité hommes-femmes, qui a organisé une mobilisation samedi à Paris. 

Fer à repasser à la main, ils ont encouragé les passants à faire comme eux avec des slogans du type : "homme ne te froisse pas, repasse ! ". L'objectif : mettre l'accent sur la nécessaire égalité dans le partage des tâches ménagères entre femmes et hommes. 

Et il reste du chemin à parcourir puisque selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), 91% des hommes en couple avouent ne pas repasser, 60% ne pas faire le ménage, ni la vaisselle (48%), 50% ne pas toucher aux fourneaux et 36% ignorer les courses. Selon l'association ZéroMacho, les femmes passent 4 heures aux tâches ménagères quotidiennement tandis que les hommes n'y passent que 2 heures 30. 

"Le partage des tâches ménagères évolue en trompe-l'oeil" 

Porte-parole de l'association, Frédéric Robert rappelle que "le temps qui est passé par les hommes à tout ce qui est par exemple les enfants, les vêtements, les vaccins, tous les travaux répétitifs... n'a quasiment pas bougé depuis trente ou quarante ans". Il constate toutefois que "les hommes sont très présents sur les tâches visibles, celles qui sont valorisantes : le bricolage, la cuisine quand les amis viennent...". Donc, selon lui, "le partage des tâches ménagères évolue, mais il évolue en trompe-l'oeil". 

Afin d'équilibrer le partage des tâches ménagères, une seule solution, estime Frédéric Robert : "remettre en question l'éducation que l'on a reçue". "L'éducation passe par l'exemple. C'est en se changeant nous-mêmes que l'on peut imaginer changer les choses", explique-t-il.

Un point de vue partagé par Johanna, interrogé sur RMC au cours de la mobilisation. "Quand je parle avec des amis, ils me disent que j'ai bien de la chance que mon mari le fasse (le ménage, NDLR). Mais ça devrait être normal. Je viens d'avoir un petit garçon et plus tard, je voudrais vraiment qu'il sache que sa femme, elle n'a pas de la chance. C'est juste normal qu'il le fasse".

C.P. avec Me.R.