Evacués de Calais, ils arrivent à Châtellerault: "Je suis content d'être ici"

L'évacuation totale de la "Jungle" de Calais, opération à haut risque, a démarré dans le calme et sur un rythme élevé lundi, plus de 2.300 migrants ayant quitté le plus grand bidonville de France dès le premier jour. Plus précisément, plus de 1.600 migrants ont quitté lundi la "Jungle" de Calais pour différentes régions de France, au premier jour d'une opération décidée par le gouvernement en vue d'un démantèlement total de cet immense bidonville où vivaient entre 6.000 et 8.000 migrants.
Certains d'entre eux ont été envoyés à Châtellerault (Vienne), une ville dont Ibrahim, un jeune Soudanais de 27 ans, n'avait jamais entendu parler et dans laquelle il est désormais hébergé. RMC a fait le voyage avec lui: neuf longues heures de trajet avec une trentaine d'autres migrants. A sa sortie du bus, il découvre le centre d'accueil, composé de trois petites maisons blanches.
"Essayer de retrouver des conditions de vie dignes"
Au premier étage de l'une d'entre elles, sa chambre: "Après des mois dans la Jungle je suis content d'être ici", assure-t-il. Avec un simple sac à dos pour seul bagage, Ibrahim manque de tout. Clémence, l'une des travailleuses sociales, le sait bien: "Ils vont avoir des besoins en vêtement, en alimentation, ce genre de choses… Ensuite, il leur faudra du lien social avec la population, pour ne pas entrer dans l'ennui".
Après des mois passés dans la Jungle, Ibrahim et les autres migrants sont forcément encore un peu perdus. C'est pourquoi Jean-Marc Jouve, qui gère ce centre, va les aider à trouver leurs marques: "Dans un premier temps, ils vont essayer de retrouver des conditions de vie dignes. Pouvoir manger normalement, dormir dans un lit propre, se laver. Ils vont s'installer tranquillement, on va les aider à se repérer un peu dans la ville pour qu'ils puissent être autonomes assez rapidement". Les 33 migrants venus de Calais resteront ici trois mois, peut être quatre, avec un objectif: obtenir le statut de réfugié.