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Face au sentiment d'insécurité des habitants, Bordeaux rallume son éclairage public

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Le maire écologiste de Bordeaux fait marche arrière sur l'éclairage public. Deux ans après avoir instauré le plan de sobriété énergétique visant à éteindre les lampadaires de 1h à 5h du matin, il annonce prolonger l'éclairage public dans les rues de la ville jusqu'à 2h30 du matin. Certaines rues seront même allumées toute la nuit.

Deux ans après sa mise en place, le plan de sobriété énergétique appelé "Bordeaux nuit étoilée" a du plomb dans l'aile. Depuis 2023 à Bordeaux, les lampadaires étaient éteints de 1h à 5h du matin, pour faire des économies d'énergie et financières. Cela concernait 57% du parc lumineux.

Mais face au sentiment d'insécurité des habitants et suite à une pétition lancée en octobre dernier qui a récolté près de 3.000 signatures, la ville prolonge finalement l'éclairage public des rues jusqu'à 2h30 du matin. Cette mesure prendra effet progressivement d’ici fin mars.

De plus, de nouvelles rues et voies stratégiques sur les grands axes resteront également allumées toute la nuit. "Ça va permettre aux habitants d’effectuer au moins 90% de leurs trajets nocturnes en zones éclairées", a expliqué Pierre Hurmic, le maire, lors d'une conférence de presse mercredi.

"Je suis un maire qui écoute. J'ai entendu les Bordelaises et les Bordelais qui avaient un très fort sentiment d'insécurité et qui me disait on n'ose plus sortir dans certaines rues la nuit. Donc j'ai écouté et je me suis dis que j'allais adapter. Non pas renoncer à ces économies d'énergie mais d'essayer, et c'est souvent le plus difficile en politique, de trouver une solution équilibrée", explique-t-il ce jeudi sur RMC.

"Ca a permis quand d'économiser 1.26 milion d'euros", souligne-t-il.

"C’est plus adapté à la vie nocturne"

Une décision saluée par Amaëlle Fontaine, une Bordelaise qui avait lancé une pétition pour demander le retour de l'éclairage public.

“C’est un peu plus cohérent. C’est plus adapté à la vie nocturne. C’est sûr que je ne me suis pas fait taper tous les soirs où je suis rentrée chez moi, mais il n’en reste pas moins que quand vous marchez dans une rue totalement plongée dans le noir, ça reste de l’insécurité. Je n’ai pas croisé une seule personne qui m'a dit, ‘ce n’est vraiment pas un problème. Cette mesure, je la vis super bien’. C’est ce qu’il fallait faire et heureusement que ça a été fait”, estime-t-elle.

Le parti-pris : Insécurité, Bordeaux rallume l'éclairage la nuit  -06/02
Le parti-pris : Insécurité, Bordeaux rallume l'éclairage la nuit -06/02
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Pas d'augmentation de l'insécurité dans les chiffres

Selon la mairie de Bordeaux, il n'y a pas eu plus d'agression dans les rues non éclairées durant ces deux dernières années. “Oui, le sentiment d’insécurité peut grandir, mais le taux d’insécurité factuel, lui, diminue ou stagne”, assure l'adjoint en charge de l'éclairage Laurent Guillemin. Mais la mairie a tout de même décidé de revoir sa copie.

“Évidemment qu’on a adapté parce qu’on a entendu le sentiment d’insécurité et ce besoin de davantage de souplesse sur la vie nocturne. C’est de l’ajustement et de l’adaptation”, appuie-t-il.

Une prolongation de l'éclairage qui selon lui réduira les économies d'énergie de la ville de 300.000 euros

Romain Poisot avec Guillaume Descours