Fin de vie: l'Assemblée nationale interdit aux proches des malades d'administrer la substance létale

L'examen du projet de loi sur la fin de vie se poursuit à l'Assemblée nationale. Après plusieurs jours de débat, les députés ont validé l'artice 5 du texte, l'un des points les plus sensibles, qui prévoit les conditions de l'aide à mourir.
Avant d'être adopté par l'Hémicycle, le texte a toutefois été modifié, car il n'est désormais plus possible pour un proche d'administrer la subtance létale.
Le gouvernement avait pris cette disposition si le patient n'était pas capable de s'administrer lui même la dose : un professionnel de santé ou un proche pouvait alors intervenir.
Un sujet sensible à l'Assemblée nationale
Chez les députés, le sujet divise sur tous les bords. "Dans tous les groupes politiques, il y a des doutes. Certains changent encore d'avis sur ce sujet", indique Agnès Firmin-Le Bodo, présidente de la commission spéciale sur la fin de vie à l’Assemblée nationale, qui avoue s'être abstenue.
Pour Laurent Panifous, député Liot, qui a déposé l'amendement, cette responsabilité est trop lourde à porter pour les proches, qu'il souhaite protéger. De son côté, Olivier Falorni, rapporteur général du projet de loi, a voté pour, mais reste mesuré. Il évoque "des situations rares où, par amour, dans des couples fusionnels par exemple, le malade pourrait préférer que le plus proche fasse le geste".
Dans l'Hémicycle, beaucoup s'accordent à dire que l'administration de la substance létale est un geste technique. A ce sujet, Olivier Falorni assure qu'un médecin ou un infirmier aurait été présent dans tous les cas. Qu'un tiers ne puisse pas être désigné ne réduirait donc pas l'accès à l'aide à mourir.
Le texte voté après un léger remaniement, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a déclaré sur X qu'un "modèle français s'ouvre pour les patients volontaires qui vont mourir et dont les souffrances ne peuvent être soulagées". Elle assure poursuivre les débats "dans le respect et l'écoute des positions de chacun".
Investis depuis le 27 mai dans l'examination du projet de loi sur la fin de vie, les députés se pencheront désormais sur l'article 6. Aussi sensible que le texte précédent, il porte sur les conditions précises permettant d'accéder à l'aide à mourir.