Fin de vie: "Vous allez mettre en place une loi qui va tuer", les débats se tendent à l'Assemblée

Cela fait une semaine que le texte sur la fin de vie est débattu à l’Assemblée nationale, et on entre dans le vif des débats. Après la partie consacrée aux soins palliatifs, les députés se penchent à l’aide active à mourir.
Les débats sont sereins, les députés nombreux sur les bancs pour une séance de nuit... quand l’élue du RN (Rassemblement national) Laure Lavalette, fervente opposante au texte, fait un parallèle entre le suicide et l’intention de la loi.
"Quand quelqu'un s'est jeté du quatrième étage, parce qu'il voulait mourir, et que le Samu et les pompiers arrrivent, que font-ils? Est-ce qu'ils regardent la personne en disant 'on respecte sa liberté, il voulait se suicider, on ne va pas le réanimer'? La réponse est non", déclare la députée RN.
"Assumez, vous allez mettre en place une loi qui va tuer", poursuit Laure Lavalette.
Réaction indignée d'une députée LFI
Elle obtient le soutient d’une collègue LR, mais c’est la première fois que l’ambiance se tend. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, demande un retour à la sérénité des débats.
Réaction indignée de la députée LFI Danielle Simonnet. "Madame Lavalette, vos propos sont immondes", répond l'élue. "C'est une honte de faire croire que nous sommes ici pour mettre en place un service public du suicide."
Débat sémantique
A ce moment, les débats portent sur la sémantique: faut-il inscrire les termes d’euthanasie et de suicide assisté dans le texte? C’est ce que veulent les opposants au texte, pour faire part, selon eux, de la réalité de l’aide à mourir. Les amendements en ce sens sont rejetés.
Le rapporteur du texte Olivier Falorni ferme le débat. "Assimiler suicide assisté et suicide, c’est exactement ce que nous ne voulons pas faire", déclare le député de La Rochelle-Ré (Charente-Maritime).
Le calme regagne l’hémicycle, mais ce n'est que le début. Les débats risquent de s’emballer de plus belle avec la suite des articles, sur la définition de l’aide active à mourir.