Gad Elmaleh de retour en janvier avec son spectacle "Lui-même", il envoie un message de paix

Deux ans après son dernier spectacle "D'ailleurs", Gad Elmaleh est de retour sur scène avec "Lui-même". Il démarre sa tournée, à partir du 28 janvier au Dôme de Paris, après avoir donné le coup d'envoi le 28 juin dernier à l'Olympia.
Comme il l'explique chez Anaïs Matin ce dimanche sur RMC, dans son nouveau spectacle, il y aura "moins d'artifices, moins de lumière". Il veut faire plus simple et honnête.
"Il y aura de la vérité. Il y aura une grande intimité et liberté", évoque Gad Elmaleh.
Un spectacle coécrit avec Roman Frayssinet, "l'humoriste de la nouvelle génération pour qui j'ai le plus d'admiration" dit-il, où il aborde des thématiques qu'il n'abordait pas avant.
"J'ai envie d'être au plus proche de moi-même".
30 ans de carrière
Après 30 ans de carrière, il se remémore ses premiers pas sur scène, à Montréal au Québec en décembre 1994: "Il y avait 20 personnes, dont une douzaine de ma famille". Encore inconnu, il se rappelle la peur de monter sur scène:
"J'étais tétanisé, je me demandais 'mais qu'est-ce que je fais? Pourquoi je vais seul sur scène? C'est quoi cette démarche?'", détaille le comédien.
Mais une fois sur scène, "j'ai vu la lumière", se rappelle-t-il.
"J'ai jamais eu envie de faire rire, j'ai toujours eu besoin. Besoin d'exprimer les choses. L'humour est un langage".
Des personnages mythiques
Chouchou, Coco... Gad Elmaleh est reconnu pour bon nombre de personnages mythiques, inoubliables, qu'il joue sur scène et qui ont marqué à travers les générations. Mais l'un des plus populaires reste le Blond. Et c'est aussi l'un de ses préférés: "J'adore le Blond, parce qu'on a tous un blond. Chez les femmes aussi, chez les pas blonds, un blond peut être brun".
"C'est un concept, c'est celui qu'on a connu à l'école, en vacances, à la plage, partout, qui faisait tout mieux que nous. Il et elle existe", ironise-t-il.
Un personnage qu'il aura exploité dans de nombreux sketchs: dans l'avion, au ski, avec son sandwich, à la piscine...
"C'est une vraie observation sociale, sociétale, anthropologique", résume-t-il.
Scandale de plagiat
Accusé de plagiat par CopyComic, un internaute, en 2019 avec d'autres humoristes, Gad Elmaleh a assumé s'être inspiré d'autres humoristes, principalement américains. Mais il ne regrette pas, répond t-il à Anaïs Castagna.
"Ca m'a appris des choses, je pense que ça fait partie des choses qu'on fait en pensant, avec un manque de confiance et d'assurance, que ça va être mieux. Parce que ce sont les Américains", justifie-t-il.
Dans des vidéos publiées sur YouTube, CopyComic pointait du doigt des similitudes entre leurs sketchs et d'autres, plus anciens, de stand-uppers américains. Tomer Sisley, Thomas Ngijol ou encore Malik Bentalha avaient subi le même traitement.
Mais Gad Elmaleh l'assure: aujourd'hui, il n'a pas besoin de ça. Il reste tout de même un "grand admirateur" de Jerry Seinfeld, son "maître, frère, ami" comme il l'appelle. Mais aujourd'hui, "j'ai le réalisme de dire qu'on a des choses à s'apprendre l'un l'autre et les uns les autres".
"C'est bien d'être inspiré, fasciné, mais on ne doit pas totalement se soumettre à ce qu'il font", conclut-il sur le sujet.
Nouvelle manière d'aborder les choses
Pour l'humoriste, la notoriété, "c'est une expérience incroyable avec tout ce que ça comporte, comme joie, surprise, désagrément, flemme... Mais c'est une expérience sociologique". Expérience très intéressante, dit-il, "d'être regardé, de connaître encore encore plus la nature humaine, les réactions des gens".
"J'adore être surpris, par les gens, par leurs phrases", se réjouit l'acteur de "Hors de prix".
Après une carrière aussi longue, il reconnaît qu'il n'aborde plus les sujets de la même façon: "Je suis en conscience de l'époque dans laquelle on vit, et le risque de dérapage".
"Quand j'écris un sketch sur la séduction, il y a inconsciemment une prudence où je me dis qu'il faut faire attention. Ou alors il faut que je joue avec le fait que je suis prudent", détaille Gad Elmaleh.
Mais comme il l'affirme: "C'est normal, il faut vivre avec son temps, faire avec ces nouvelles données".
A l'inverse, il y a certaines thématiques qu'il n'osait pas aborder avant, qu'on retrouve aujourd'hui dans ses sketchs. Comme la religion ou l'argent. "Socialement, c'est compliqué, mais tant que le fond est bon, tant qu'il y a de l'humanité dans ce qu'on dit, on peut même être critique, tant qu'on se moque de nous-même", évoque-t-il.
Message de paix
A l'approche des fêtes de fin d'année, Gad Elmaleh pointe "une symbolique très forte cette année" car Noël et Hanoucca tombent le même jour, explique-t-il.
"Ce sont deux fêtes lumineuses, deux fêtes de vérité, avec des miracles. Et c'est un symbole énorme. J'adore ça".
Gad Elmaleh veut en profiter pour envoyer un message de paix: "J'en ai besoin et j'en ai envie. On n'entend pas assez cette voie". Il se dit marqué et préoccupé par le conflit au Proche-Orient, mais ce qui le préoccupe non pas plus, mais "ce qui est plus proche de moi, c'est la guerre que se font les communautés en France".
"C'est cette folie de choisir un camp et d'accuser et de juger ceux qui ne choisissent pas le bon camp".
Ce qu'il veut, c'est que "mes enfants, les gens, quand ils allument la télé, ils écoutent des gens qui proposent la paix": "C'est une voie, la paix! Elle existe."