"Gilets jaunes": ce que l'on sait de l'"acte 5" prévu ce samedi

A quoi va ressembler l'"Acte 5"? Impossible de connaître à l'avance l'ampleur de la mobilisation contrairement aux semaines précédentes où l'engouement était bien présent. Seule certitude: les "gilets jaunes irreductibles" seront là.
Sur les groupes Facebook des "gilets jaunes", très peu de messages appellent à faire une pause. Au contraire, "on reste mobilisés" est le message le plus visible.
Ce jeudi, plusieurs figures du mouvement ont indiqué que les gilets jaunes "manifesteront samedi" à travers la France, opposant une fin de non recevoir à l'appel du gouvernement à ne pas se mobiliser ce week-end. "Les personnes" qui se sont jusqu'ici mobilisées à travers la France "manifesteront samedi", a déclaré l'un d'eux, Maxime Nicolle, lors d'un point presse symboliquement organisé devant la Salle du Jeu de Paume à Versailles (Yvelines), un des hauts lieux de la Révolution de 1789.
"Non seulement les gens" sont plus mobilisés "que jamais", mais à la suite de l'allocution de M. Macron lundi, "des personnes qui ne participaient pas" au mouvement jusqu'ici "ont décidé de participer", a ajouté celui qui se fait appeler "Fly Rider" sur les réseaux sociaux, réfutant tout essoufflement du mouvement.
Certains réclament ainsi le port d'un brassard noir, d'autre de se munir d'une rose, en hommage aux victimes de Strasbourg. Un autre internaute propose aussi "la lutte contre le terrorisme" comme nouvelle revendication.
Vers un "reflux"?
A l'heure actuelle, les autorités restent sur les dents: plusieurs milliers d'internautes se disent intéressés par la manifestation parisienne. Du coté de la majorité, mais aussi du Rassemblement National, les représentants politiques appelaient à la responsabilité, à l'instar de Sébastien Chenu, jeudi sur RMC.
En privé, les proches du Premier ministre et du ministre de l'intérieur s'attendent à ce qu'ils appelle "un reflux" c'est à dire à un nombre de manifestants moins importants que les autres samedis.
En attendant, le dispositif sécuritaire, est à l'étude, mais c'est bien une mobilisation semblable à samedi dernier, notamment en nombre d'agents sur le terrain, plus de 89.000 policiers en France, dont 8.000 seulement à Paris. Comme la semaine passée, 14 véhicules blindés à roue seront déployés dans la capitale a indiqué le préfet de police.
L'impact de la fusillade de Strasbourg
Toute la question est de savoir si l'attentat de Strasbourg va changer la donne ou pas et ainsi dissuader certains manifestants de redescendre dans la rue, explique un conseiller ministériel, contacté par RMC.
Dans les faits, les annonces concernant le pouvoir d'achat ont sans doute calmé la grogne des "gilets jaunes" modérés, confie un proche du Premier ministre, mais "les ultras, eux, seront sans doute au rendez vous" dit-il.
Au sein de la majorité, il n'y a pas de volonté d'interdire les manifestations à ce stade, mais on appelle les gilets jaunes "à la raison". "À un moment, il faut qu'on retrouve une forme de normalité" conclu ainsi Laurent Nunez, le sécrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur.