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Police-Justice

"Gilets jaunes": le mouvement doit-il se poursuivre dans le contexte de l'attentat de Strasbourg?

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Les "gilets jaunes" préparent-ils un acte 5 samedi en France ? Le contexte est tendu pour les forces de l'ordre après l'attentat de Strasbourg.

Les gilets jaunes doivent-ils poursuivre leur mouvement au risque de mobiliser trop de forces de l’ordre ? Après l’attentat de Strasbourg, l’Etat annonce la mobilisation de 1.800 militaires supplémentaires pour assurer la sécurité dans le cadre de "l’urgence attentat", le plus haut niveau du plan Vigipirate. Mais aussi pour anticiper les besoins du week-end, au cours duquel de nouvelles manifestations des gilets jaunes sont attendues. Des forces de l’ordre mobilisées à flux tendu.

Partout en France, policiers, gendarmes, militaires de l’opération Sentinelle... Ils étaient 89.000 de faction samedi dernier, dont 8.000 à Paris. Parmi eux, certains n’ont eu aucun répit depuis 3 ou 4 semaines. Les policiers de la BAC sont par exemple rappelés sur leurs jours de repos. Comme Anthony, de la BAC de Paris. Pour lui, la situation sur le terrain va encore se compliquer.

"Ca fait partie du métier"

"C'est sur que l'attaque à Strasbourg nous fait une piqûre de rappel à la menace terroriste. Seulement là avec ces multitudes de manifestations on est à cran. Il y a plusieurs risques en même temps. Pour l'instant c'est encore gérable. Mais ça fait partie du métier. Je n'ai jamais entendu de militaires de l'armée française se plaindre de se faire tirer dessus en opérations extérieures."

Sans se plaindre, mais avec de multiples objectifs de sécurité, parfois impossibles à prioriser. On l’a vu à Strasbourg. Certaines compagnies de CRS mobilisées sur le marché de Noël ont été déplacées à la sécurisation de la manifestation des lycéens mardi soir, juste avant l’attentat.

"Nous ne pensons pas que ce soit irresponsable"

Dans ce contexte, des voix s’élèvent pour demander aux "gilets jaunes" de cesser le mouvement. C’est le cas du maire de Nice, Christian Estrosi. Laurent Nuñez, secrétaire d’Etat à l’Intérieur espère qu’il y aura moins de manifestations ce week-end. Tout comme Nicole Belloubet, ministre de la Justice, qui considère que les annonces d’Emmanuel Macron sont suffisantes pour calmer la colère.

Mais Paul Marra n’est pas d’accord. Il est gilet jaune à Marseille. Et il continue d’appeler à la mobilisation samedi prochain.

"Nous ne pensons pas que ce soit irresponsable, ça ne veut pas dire que nous en sommes certains, nous n'avons pas la science infuse. Mais il n'est pas question de mélanger ce qu'il s'est passé avec un arrêt des revendications des "gilets jaunes"." 

La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon dit exactement la même chose. Les mobilisations sociales doivent "pouvoir continuer". Elles ne doivent pas être "à la merci d’un assassin".

Matthieu Rouault (avec J.A.)