"Gilets jaunes": le mouvement se décrédibilise-t-il? Ca fait débat sur RMC

Violences envers des policiers, propos antisémites… Après l’acte 6 de ce week-end, plusieurs incidents en marge de manifestation sont venus entacher la mobilisation. Ces incidents risquent-ils de porter préjudice au mouvement? Ca fait débat sur RMC.

L'exécutif a affiché sa fermeté dimanche, insistant sur les quelques débordements de l'"acte 6" des "gilets jaunes", Emmanuel Macron appelant au rétablissement de "l'ordre" et son Premier ministre Édouard Philippe condamnant une "violence inouïe" et des "gestes antisémites". 

Le Premier ministre commentait notamment les images de ces trois policiers en mauvaise posture sur les Champs-Elysées, menacés par des manifestants en marge du rassemblement des "gilets jaunes". 

Ces scènes de violences, pourtant, n'avait pas affaiblit le soutien des Français au mouvement les semaines passées. "Je ne pense pas que ce qui a pu être montrer dans les médias soit de nature à décrédibiliser le mouvement, analyse Jérôme Sainte-Marie politologue.

"Il y a déjà eu la surmédiatisation de violences assez graves de l'Arc de Triomphe par des éléments isolés, on a vu aussi des pillages réalisés par des personnes qui n'avaient rien à voir avec le mouvement, et cependant le soutien à la mobilisation des 'gilets jaunes' ne faiblissait pas. Je ne crois pas ces nouveaux événements soient de nature à compromettre durablement le mouvement"

Samedi soir, fin de manifestation, trois "gilets jaunes" tiennent des propos antisémites dans une rame de métro. Une femme de 74 ans de confession juive est visée. "Dégage la vieille… On est chez nous, lancent les trois hommes selon des témoignages. Un peu plus tôt, certains manifestants font des "quenelles", ces gestes ambigus, alors que mouvement se rassemble près du Sacré-Coeur.

Autant d'incidents qui ternissent l’image de la mobilisation selon Vivian Lamy, un "gilet jaune" parisien: 

"L'image que ça reflète des personnes qui se retrouvent au pied du Sacré-Coeur, chantant et faisant des 'quenelles'... C'est bien pour faire de la publicité à Dieudonné, mais pour le mouvement, ce n'est pas terrible du tout. On ne pars pas dans une guerre civile. On ne va pas durer en faisant cela. Il faut réfléchir à une autre orientation, faire un rassemblement de citoyens engagés, d'économistes, de sociologues, de journalistes faisant de vraies propositions qui feront changer la situation".

Samedi, Éric Drouet, l’une des figures du mouvement a été interpellé. Sur lui les policiers ont retrouvé une matraque. Il sera jugé pour "port d’arme illégal". "C’est maintenant l’ordre qui doit régner" a déclaré dimanche Emmanuel Macron.

Jean-Baptiste Bourgeon & XA