"Il faisait tout son possible pour s’en sortir": qui était Nahel, le jeune tué à Nanterre?

Que ce soit dans la cité Pablo Picasso de Nanterre ou dans le quartier du Vieux-Port, Nahel était une figure bien connue et appréciée. Décrit comme un jeune homme serviable et bien élevé, il était cependant connu des services de police pour des refus d'obtempérer.

La mère de Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier après un refus d’obtempérer, a appelé à une marche blanche ce jeudi à 14 heures devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel.

Ce jeune homme était bien connu à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, où il habitait. “Un garçon gentil, serviable, souriant”: ce sont souvent les mêmes adjectifs qui reviennent pour décrire ce jeune homme que tout le monde connaît dans le quartier du Vieux-Pont où il a grandi.

“C’était un gamin qui ne faisait pas de conneries. Il aidait tout le monde, il travaillait et tout”, indique Mickaël.

Connu des services de police pour des refus d'obtempérer

Fils unique élevé par une mère célibataire, ils habitaient depuis quelque temps dans la cité Pablo Picasso. Sara, une amie d'enfance, parle d'un jeune déterminé, plein de volonté.

“Vraiment, ce n’était pas un mauvais garçon. Il faisait tout son possible pour s’en sortir, il était tellement bien éduqué. De tout son groupe de potes, c'était le plus gentil, le plus serviable. Franchement, Nahel avait beaucoup de valeurs et ne parlait pas dans le vent”, appuie-t-elle.

Le jeune homme a eu une scolarité compliquée. Nahel était inscrit en CAP électricité dans un lycée à Suresnes, mais il était souvent absent en cours. Pour gagner de l'argent de poche, il travaillait dans un snack du quartier. Sportif et passionné de foot quand il était petit, c'est au club de rugby de Nanterre qu'il était inscrit désormais. Il participait d'ailleurs à un programme d'insertion par le sport.

Côté justice, l'adolescent avait déjà été arrêté deux fois pour refus d'obtempérer, dont une fois très récemment, samedi dernier. Ce jour-là, il avait même été placé en garde à vue.

Guillaume Descours avec Mahauld Becker-Granier